La Fédération des paramédics interpelle les partis politiques
28 août 2012 |
13h28
Elle demande aux partis politiques, qui ne se sont pas engagés sur la question, de se prononcer puisqu’il y va de la vie et de la santé des Québécoises et Québécois.
Le président de la FPESPQ, M. François Trudelle, déclare : « Nous nous inquiétons de cette situation qui a des répercussions sur la communauté et nos membres épuisés parce qu’ils répondent jusqu’à dix appels par jour. Depuis plusieurs années, nous sensibilisons les différents gouvernements et partis politiques à la couverture ambulancière déficiente et à la nécessité d’actualiser les horaires de faction qui allongent les délais d’intervention. Malheureusement, cette situation perdure au Québec. Dans certaines régions, des personnes ont dû attendre l’ambulance plus de vingt minutes pour des appels urgents et semi-urgents. Ce qui est inconcevable, puisque le délai devrait être de neuf minutes dans ces cas. Nous savons que les premières minutes comptent pour sauver des vies. En effet, lorsqu’il s’agit d’un arrêt cardiorespiratoire, les quatre premières minutes sont les plus importantes et chaque minute supplémentaire réduit les chances de survie drastiquement. »
L’horaire de faction se définit comme une période où le paramédic doit être disponible 24 heures par jour en attente d’affectation à son domicile, pendant sept jours consécutifs suivie d’une période de récupération équivalente. M. Trudelle précise : « Concrètement, cela signifie que si un paramédic reçoit un appel en hiver, la nuit, il doit se lever, s’habiller, déneiger son véhicule, se dégager un chemin, le cas échéant, se rendre à la caserne pour récupérer le véhicule ambulancier et son partenaire, puis se rendre sur les lieux de l’appel, ce qui augmente considérablement le délai. »
M. Trudelle relate cet exemple : « Récemment, un employé d’Hydro-Québec électrocuté dans la région de Lotbinière n’a pas eu la chance d’avoir une ressource ambulancière rapidement. Ironiquement, l’incident s’est produit à trois minutes de trajet du point d’attente couvert par un véhicule en horaire à l’heure. C’est le véhicule de faction qui a répondu à l’appel, car il n’y avait pas une couverture par une ambulance en horaire à l’heure immédiatement disponible. »
Selon la FPESPQ, la modification des horaires de faction vers des horaires à l’heure et l’augmentation des ressources ambulancières permettraient de réduire les délais d’arrivée sur les lieux, diminuer les taux de mortalité et de morbidité des usagers les plus gravement atteints, accroître le sentiment de confiance de la population envers les services ambulanciers et améliorer la qualité de vie des travailleurs.
Le président de la FPESPQ conclut en demandant aux divers partis politiques de proposer des solutions afin de remédier à cette situation qui peut avoir des conséquences importantes sur la vie et la santé de la population du Québec.
La FPESPQ est un regroupement de 55 associations composées de plus de 2 300 paramédics et employés du secteur préhospitalier sur l’ensemble du territoire québécois. Elle représente la majorité des unités d’accréditation de ces travailleurs au Québec.
Aussi à lire -> La Coopérative des paramédics du Grand-Portage hausse le ton
Commentaires
