«La guerre des clochers» terminée? Pas tout à fait!
Faisant face à un manque de liquidité et, pis encore, à l’ultimatum de l’Union des artistes (UDA) qui exigeait pratiquement un paiement rubis sur l’ongle, dans les 24 heures suivant l’avis, des acteurs qui jouaient la pièce, les Productions théâtrales des Trois-Pistoles ont dû rendre les armes et mettre fin à La guerre des clochers.
Par ailleurs, la pièce La maison hantée jouée à la Forge à Bérubé avec le comédien Mathieu Barrette poursuit ses représentations (voir autre texte).
Victor-Lévy Beaulieu croit qu’il a été victime d’une vengeance politique. Il mentionne qu’en se montrant solidaire du festival Échofête et en accueillant Gabriel Nadeau-Dubois à Trois-Pistoles, il s’attendait bien qu’il devrait en payer le prix. « Mais la liberté d’expression, que j’ai défendue toute ma vie, me tient à cœur plus que tout et c’est pour cela que j’ai livré une guerre (des clochers) à Jean-Pierre Rioux, maire des Trois-Pistoles. »
Il ajoute avoir soupçonné dès le début que la tentative de censurer le représentant de la CLASSE ne venait pas seulement du maire des Trois-Pistoles, mais de plus haut. VLB dit avoir fait appel au député Jean D’Amour, vendredi dernier, afin qu’il verse aux Productions théâtrales le 25 000 $ qu’il s’était engagé officiellement à leur attribuer dans le cadre des célébrations du 20e anniversaire du Caveau-Théâtre. Sur les ondes de Radio-Canada, le député D’Amour indiquait qu’il était informé des problèmes financiers de l'organisation depuis le début de la semaine dernière. Il affirmait qu'il avait gratté tous les fonds de tiroirs et que le climat prévalant à Trois-Pistoles ne l'aidait pas dans ses démarches.
PAS D'AIDE FINANCIÈRE
À la Ville de Trois-Pistoles, on n'avait pas l'intention de venir en aide aux Productions théâtrales. Le maire Jean-Pierre Rioux estimait qu'il y avait certaines anomalies dans la gestion du Caveau-Théâtre. Il affirmait qu'il ne répondrait pas positivement aux demandes du conseil d'administration qui a sollicité l'aide financière de la ville vendredi matin dernier. Jean-Pierre Rioux ajoutait que Trois-Pistoles avait déjà fait sa part en donnant au fil des ans un total de 750 000 $ en subventions et services aux Productions théâtrales.
« La ville des Trois-Pistoles, par une décision irrévocable de son maire, a aussi refusé de venir en aide aux Productions théâtrales et de leur verser la subvention de 6 000 $ qu’on leur a officiellement promise. Il en a été de même pour des organismes qui devaient remettre 6 500 $, toujours dans le cadre des célébrations du Caveau-Théâtre. »
VLB renchérit disant qu’un mécène était prêt à investir 10 000 $ si Jean D’Amour, la ville de Trois-Pistoles et les institutions d’aide acceptaient de collaborer pour que les Productions puissent continuer d’exister.
« Il est évident qu’avec ce 42 500$, les Productions théâtrales auraient été dans la possibilité de faire face à leurs obligations. »
Depuis l’annonce par les Productions théâtrales qu’elles feraient faillite, on a facilement trouvé en VLB le bouc émissaire de cet échec. « J’accepte d’emblée tous les blâmes qui ne manquent déjà pas de fuser à mon égard… Mais je n’accepte pas la censure politique dont les Productions théâtrales ont été l’objet parce que je me suis montré solidaire du Festival Échofête. »
L’auteur indique que toute cette histoire a commencé avec un communiqué envoyé aux journalistes le 20 juillet 2012, dans lequel on disait qu’à la suite d’une rencontre, « qui avait eu lieu le 23 juillet », avec les organisateurs d’Échofête, on n’en continuait pas moins de penser qu’on avait le droit d’exercer « le droit à la censure ».
« Ce communiqué écrit et envoyé aux médias trois jours avant la rencontre prévue avec les organisateurs d’Échofête me paraît tout à fait imputable aux yeux de la loi, comme fabrication d’un faux et diffusion d’un faux dans l’intention délibérée d’induire la population en erreur ; et c’est pourquoi j’ai demandé à mes conseillers juridiques de l’étudier dans la perspective d’engager une action juridique contre ses auteurs. »
VLB dit avoir fait la même demande à ses conseillers juridiques dans le cas du député Jean D’Amour : « un homme politique a-t-il le droit, au nom de la censure politique, de renier un engagement officiellement pris ? »
La guerre des clochers pourrait tourner à la saga. Est-ce le sujet de la prochaine œuvre littéraire de Victor-Lévy Beaulieu? Trois-Pistoles fait beaucoup parler d’elle depuis deux semaines, mais pas nécessairement pour les bonnes raisons!
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