Négociations des régimes de retraite: les retraités de l'État réclament leur place
« Depuis trop longtemps, les négociations sur les régimes de retraite des employés de l’État se déroulent en l’absence de représentants des retraités. Il est temps de prendre notre juste place lorsqu’on touche à nos régimes. Nous invitons donc les parlementaires à se saisir du projet de loi que nous dévoilons aujourd’hui », a déclaré le porte-parole régional de l’AQRP, Normand Bérubé.
Le projet de loi proposé a pour objet d’assurer la représentation des personnes retraitées des secteurs public et parapublic sur toute question ayant un impact sur leurs droits découlant de leurs régimes de retraite. À cette fin, le projet de loi prévoit la participation aux négociations d’une personne qui a l’obligation de veiller, dans une perspective d’équité, à la protection des intérêts des retraités des secteurs public et parapublic. Ce représentant doit également faire rapport aux groupes d’intérêts qu’il représente sur les activités auxquelles il a participé.
Le projet de loi est disponible ici
Rappelons qu’en 2006, l’actuelle présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne, a renforcé le rôle des retraités du secteur privé à l’égard de leurs régimes de retraite.
« Les retraités de l’État ne devraient pas avoir moins de droits que les retraités du secteur privé. Par ailleurs, en plus de viser essentiellement l’équité à l’endroit des retraités de lÉtat, la proposition que nous faisons aujourd’hui n’a aucune incidence financière. Le gouvernement du Québec n’a aucune bonne raison de refuser d’accorder une meilleure représentation à ses anciens employés », ajoute le porte-parole régional de l’AQRP.
Depuis plus de trente ans, les négociations exclusives du gouvernement avec ses employés ont créé deux classes de retraités parmi les travailleurs du gouvernement, en excluant des priorités la cohorte des personnes dont les années de service se situent entre 1982 et 1999. Cette situation a fait en sorte que de nombreux avantages ont été consentis à la cohorte suivante, souvent à même les fonds accumulés par les personnes ayant travaillé entre 1982 et 1999 :
• en 2000, l’indexation des rentes a été améliorée pour atteindre la moitié de l’inflation, alors que la rente de 1982-1999 n’est pas indexée au coût de la vie;
• en 2000, la rente moyenne au RREGOP était de 11 775 $, alors qu’elle était de 17 767 $ en 2010;
• entre 2000 et 2004, le taux de cotisation au RREGOP a été de 5,35 %, alors qu’il était de 7,95 % en 1999, un congé de cotisaiton équivalent à plus de 1,4 milliard de dollars;
• entre 2011 et 2014, le taux de cotisation au RREGOP sera inférieur au taux de 10,08 % requis par les évaluations actuarielles, un autre congé de cotisation évalué à 340 millions de dollars;
• l’équité salariale dans le secteur public n’est accessible que pour les années de service travaillées en 2001 et après, et n’est donc pas accessible aux travailleuses de 1982-1999.
Les syndicats impliqués dans la négociation des régimes de retraite sont la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS).
« En cette Journée internationale des travailleurs, nous appelons également les syndicats et les associations de cadres à faire un geste de solidarité à l’endroit de leurs anciens collègues et à appuyer ce projet de loi », a conclu le porte-parole de l’AQRP.
Avec plus de 27 000 membres, dont près de 1 000 dans la région, l'AQRP est la principale association indépendante de retraités de l’État au Québec. Le Québec compte plus de 274 000 personnes retraitées des secteurs public et parapublic.