Horaire de faction: «Un non-sens à Rivière-du-Loup» - José Roy
Le président n’a pas été surpris de la décision et est conscient que les horaires de faction, communément appelés les 7/14, ne peuvent être abolis de facto sur l’ensemble du territoire québécois au profit d’horaires dit à l’heure. Il appelle plutôt le ministère à faire preuve de discernement et à identifier les MRC où les besoins sont criants afin de corriger cette iniquité.
« Il y a Montréal qui est à part, puis les grands centres comme Québec et Trois-Rivières. Mais le cas est différent dans les régions, peu peuplées avec de grands territoires. Certaines ont peu d’appels, alors effectivement on ne peut pas se débarrasser de tous les 7/14. Le ministère doit faire du cas par cas. »
2 500 interventions par année
José Roy rappelle que le territoire de la MRC de Rivière-du-Loup est important et que le nombre d’interventions augmente à raison d’une centaine d’appels de plus par année pour un total dépassant les 2 500 interventions annuelles. « De tels horaires sont en contradiction avec notre mandat qui est d’intervenir rapidement. Dans le cas de la MRC de Rivière-du-Loup, les 7/14 sont un non-sens, absolument », commente-t-il.
Ce dernier soutient que le délai supplémentaire de trois minutes qui serait engendré par les horaires de faction et reconnu par le ministère ne reflète en rien la réalité. En région, il se situerait autour de six à huit minutes. Une éternité quand il s’agit d’un accident cardiovasculaire. « Imaginez l’hiver, lance-t-il. Alors que si le paramédic est d’office, il est en route en moins d’une minute. »
Quant à l’impact qui ne serait pas mesurable sur la morbidité, José Roy s’insurge. « Il est extrêmement difficile de mesurer un impact sur la mortalité et la morbidité. Le fait qu'on ne soit pas capable de calculer cet impact ne signifie pas que ce dernier n'existe pas. »
Jean D'Amour interpellé
La Coopérative entend donc poursuivre ses représentations au ministère de la Santé. Le député Jean D’Amour a aussi été mis à contribution. « Nous avons rencontré M. D’Amour et nous travaillons de concert avec lui. La situation est inconcevable et doit changer », ajoute José Roy.
L’abolition des horaires 7/14 nécessitera l’embauche de personnel supplémentaire. « Ça créera quatre postes par jour de travail. Si tu veux avoir la même couverture, il faudra deux paramédics en fonction le premier 12 heures et deux autres le second. Et pour l’autre quart, il en faudra aussi deux autres de jour et deux autres de nuit, donc un total de huit techniciens ambulanciers à temps plein plutôt que quatre », explique le président de la Coopérative des paramédics du Grand-Portage.
Horaires
Un coût qui serait absorbé par l’Agence de santé qui relève du ministère de la Santé. Un horaire à l’heure fait en sorte deux paramédics sont en uniformes et se trouvent soit dans le véhicule, soit à la caserne, prêts à intervenir. Un délai de moins d’une minute leur est nécessaire pour être en route.
Lors d’un horaire de factions, les deux paramédics sont plutôt de garde. « Ils sont à leur domicile qui se trouve dans un rayon de 5 minutes de la caserne. Ils peuvent être au lit, dans la douche au moment de l’appel. Ils doivent se rendre à la caserne et ensuite se rendre sur le lieu d’appel. Il peut s’écouler en six et huit minutes avant que les deux paramédics puissent être en direction du lieu de l’intervention. Vu notre nombre d’interventions, c’est inacceptable », explique José Roy.
Il est reconnu dans le milieu hospitalier qu’après cinq minutes d’arrêt cardiorespiratoire, le taux de survie est de 50 %. Un pourcentage qui baisserait de 10 % pour chaque minute supplémentaire qui s’écoulent.
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