La violence est banalisée dans le milieu scolaire
Depuis la rentrée scolaire 2024-2025, la moitié des enseignantes et enseignants qui ont répondu à un sondage mené par le Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage (SEGP-CSQ) rapportent avoir subi de la violence dans les établissements scolaires de la région. Pour la présidente du SEGP, Natacha Blanchet, ces données ne viennent que confirmer ce qui est vécu sur le terrain depuis plusieurs années.
«Ça ne nous surprend pas du tout […] La violence physique est plus présente chez les petits du préscolaire et du primaire. La violence verbale et psychologique, on la voit davantage en éducation des adultes, en formation professionnelle et chez les jeunes de quatrième et de cinquième secondaire», constate Mme Blanchet. Peu de milieux sont épargnés.
Le sondage aborde la violence sous plusieurs formes au niveau scolaire : verbale, physique, et psychologique. Lors de la consultation du SEGP qui avait lieu en février dernier, 216 enseignantes et enseignants (sur 1146 membres) ont répondu au questionnaire. Parmi ces professionnels du milieu de l’enseignement victimes de violence, 54 % en ont vécu une fois par mois et 24 %, au moins une fois par semaine. «Ce qu’on se rend compte, c’est que c’est vraiment banalisé. La solution, ce serait la tolérance zéro, avec des règles claires. Tout le monde devrait parler de la même voix pour ne plus tolérer la violence.»
Natacha Blanchet estime qu’un soutien particulier devrait être fourni aux personnes victimes de gestes de violence. «Il faut demander à ces gens-là comment ils vont, et s’attarder à ça», résume-t-elle.
L’enjeu de la violence est l’une des grandes orientations de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). «J’ai vu quelques cas d’enseignants qui sont partis parce qu’ils n’en pouvaient plus, qui ont devancé leur retraite ou qui sont partis en arrêt de travail […] Toutes ces situations arrivent, avec la situation de la violence qui est omniprésente dans les milieux», ajoute la représentance syndicale.
Le SEGP compte parmi ses membres les enseignantes et enseignantes des centres de services scolaires du Fleuve-et-des-Lacs et de Kamouraska-Rivière-du-Loup. «Ça fait trop longtemps qu’on laisse faire ça. Depuis 2019, les cas de violence ont augmenté. On doit s’y pencher sérieusement et dire que c’est assez.»
Mme Blanchet rappelle que tous les lieux de travail doivent être exempts de violence. «La violence ne doit jamais faire partie de notre travail», insiste-t-elle. Les enseignantes et enseignants sont invités à déclarer les incidents dont ils ont été victimes à la CNESST.
Au niveau national, 52 % des 7 300 enseignantes et enseignants sondés par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) ont affirmé avoir vécu de la violence.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.