Les pompiers de Dégelis ont été confrontés à un «rigolo» qui s’est amusé à zigzaguer et à freiner devant l’un de leurs véhicules d’urgence en pleine intervention pour un feu dans une résidence, le 20 février aux petites heures du matin. En 38 ans de métier au sein du Service de sécurité incendie, Claude Gravel n’a jamais rien vécu de tel.

Cette situation aurait pu avoir de graves conséquences dans une intervention où il est question de vie ou de mort, soutient-il. Heureusement, l’équipe du SSI de Dégelis intervenait pour un incendie majeur dans une maison abandonnée.

«Ce qui est de valeur, c’est que sa plaque n’était pas lisible parce que [les camions] sont munis de caméras. Donc on aurait pu donner l’enregistrement à la SQ et que [le conducteur] ait une belle petite amende», indique le directeur du SSI de Dégelis.

Selon la Société de l’Assurance automobile, ne pas céder le passage à un véhicule d’urgence dont les signaux lumineux ou sonores sont en marche est passible d’une amende de 200 à 300 $ et de 4 points d’inaptitude.

«Tout le monde se tasse d’habitude. Ça en prend juste un. Est-ce que ce sont des défis qu’ils vont se donner? On va prendre les moyens [nécessaires pour que ça n’arrive plus]», assure M. Gravel.

Il a aussi tenu à rappeler aux citoyens curieux de ne pas aller faire un tour sur les lieux d’un l’incendie inutilement. «Ce matin, il aurait fallu que je demande à un autre service incendie de venir juste pour faire la circulation. C’est payer des hommes pour rien. Ça donne quoi [aux gens]? Prendre des photos et mettre ça sur Facebook?», se questionne-t-il. Avoir trop de personnes sur les lieux nuit au bon déroulement de l’intervention, ajoute-t-il.

INCENDIE

Les pompiers du SSI de Dégelis ont été appelés à se rendre sur le rang 2 à Dégelis vers 2 h 15 pour un incendie de bâtiment. La maison abandonnée, qui était dépourvue d’électricité, est une perte totale.

Le Service de Sécurité incendie de Saint-Juste-du-Lac a été appelé en entraide. Deux de ses camions ont permis d’avoir assez d’eau lors de l’intervention, puisque la bâtisse était située hors réseau.

L’origine de l’incendie est, pour l’instant, inconnue. La thèse d’un incendie criminel n’a pas été écartée. «Je ne peux pas le prouver, mais ce n’est pas normal que ça se soit allumé tout seul», indique Claude Gravel.

La Sûreté du Québec a confirmé que des policiers du poste de la MRC de Témiscouata effectueraient une enquête afin de déterminer les causes et circonstances de l’incendie.

Les pompiers ont quitté les lieux vers 9 h 45. En après-midi, ils finissaient de tout remballer à la caserne.