Traverse : Rivière-du-Loup envisage une contre-expertise payée par le milieu
La Ville de Rivière-du-Loup souhaite bel et bien aller de l’avant avec la réalisation d’une étude indépendante afin d’évaluer la pertinence du maintien de la traverse Rivière-du-Loup-Saint-Siméon à son port d’attache actuel. Les frais associés pourraient être assumés par les citoyens louperivois, mais aussi par le milieu d’affaires régional.
Le dossier de la traverse faisait à nouveau partie de l’ordre du jour de la plus récente séance du conseil municipal, le 5 mai. Une nouvelle image, rappelant le logo de la campagne «À Rivière-du-Loup, notre traverse, on y tient!», est même apparue derrière le siège du maire Mario Bastille, en clin d’œil à la mobilisation du milieu contre la décision de Québec de déménager le service à Cacouna.
Questionné sur la volonté municipale de faire appel à des professionnels pour la réalisation d’une contre-expertise, le maire Mario Bastille a répondu à l’affirmative.
«Non seulement on y pense, mais on s’est réservé un montant d’argent. On va s’affecter un montant assez substantiel, mais raisonnable en même temps. On veut aussi regarder avec la Chambre de commerce et les gens d’affaires pour voir s’ils ont un intérêt à participer, et à quelle hauteur. Ce sera un travail conjoint, mais c’est certain que le premier pas viendra de la Ville.»
M. Bastille ne cache pas que la Ville ne pourra pas «brosser un portrait général», à moins d’obtenir certains documents facilitant le travail des experts. Il espère néanmoins «cibler» certaines choses à analyser. Sans surprise, les couts liés au maintien des activités et au déménagement devraient être au centre des intérêts.
Cette initiative n’est pas sans rappeler, dit-il, celle de la Compagnie de navigation des Basques. En 2019, l’organisation avait réussi à démontrer que les prétentions de la Société des traversiers du Québec au sujet de la fin de vie de l’Héritage 1 étaient incorrectes.
«Si on est capables de faire la même chose, pourquoi pas?», a mentionné le maire de Rivière-du-Loup. «Je continue à dire que s’ils n’avaient rien à cacher, ils nous fourniraient les chiffres et les documents nous permettant de faire notre propre expertise. Est-ce qu’ils craignent qu’on trouve des choses difficilement explicables à la population? Actuellement, on n’a que des chiffres lancés en conférence de presse», a-t-il ajouté.
En décembre 2024, le gouvernement avait avancé que le maintien du service à Rivière-du-Loup couterait 665 M$, alors que la construction des infrastructures nécessaires à Cacouna était évaluée à 172 M$.
LE FÉDÉRAL COMME «CHIEN DE GARDE »
Par ailleurs, les élus ont adopté une résolution demandant au gouvernement fédéral d’effectuer une étude environnementale sur le déménagement de la traverse, dans l’éventualité où Québec n’allait pas de l’avant avec des audiences du BAPE.
«On attend depuis le jour 1 de savoir si le gouvernement du Québec va faire un BAPE. Évidemment, s’il fait un BAPE, on ne viendra pas faire intervenir le gouvernement fédéral», a-t-il précisé.
«On veut s’assurer que le fédéral agisse comme un chien de garde face au gouvernement fédéral sur la question environnementale […] mais on s’attend à ce que Québec donne l’exemple dans ce dossier-là», a-t-il renchéri.
Mario Bastille confirme aussi avoir discuté avec le député Bernard Généreux en début de semaine. Pendant la campagne électorale, l’élu d’expérience avait pris position en faveur du maintien du service de traversier.
«Il m’a assuré de sa pleine collaboration dans ce dossier, notamment au niveau environnemental. Notre équipe et son bureau vont travailler conjointement pour pouvoir sortir les bonnes questions et les poser aux bonnes personnes au bon moment.»
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