Enquête de l’UPAC à Saint-Simon : l’enquête bouclée
Des accusations seront-elles portées contre la personne qui a présumément détourné plus de 300 000 $ des coffres de la Municipalité de Saint-Simon-de-Rimouski entre 2021 et 2022? Les prochains mois amèneront les réponses à cette question. Chose certaine, la situation évolue. Le dossier est maintenant entre les mains du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).
Le maire Denis Marcoux a récemment été informé que l’enquête de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) était complétée et que le dossier était clos. Les documents sont maintenant sur le bureau d’un procureur de la Couronne de Rimouski qui décidera, après les avoir étudiés, s’il y a matière à poursuivre du côté criminel.
«Les enquêteurs connaissent leur travail. Ils ont travaillé fort et je suis convaincu que le fruit de l’enquête est étoffé et solide», a confié M. Marcoux. «Ça avance et ça demeure positif.»
L’élu ne cache toutefois pas avoir une
certaine inquiétude pour la suite des procédures. Il craint notamment qu’un délai important de plusieurs mois soit nécessaire avant de savoir si une poursuite criminelle sera entamée, comme l’a laissé entendre le procureur au
dossier, Me Claude Girard, à Radio-Canada à la mi-décembre.
Il faut comprendre que la première moitié de l’année sera cruciale pour la Municipalité qui doit non seulement déterminer si elle ira elle aussi de l’avant avec une poursuite au civil, mais qui doit également conjuguer avec les délais de prescriptions imposés par la loi.
«Au civil, on a des délais à respecter qui ne sont pas les mêmes qu’au criminel. On nous a dit qu’on avait deux ans pour procéder. Ça nous amènerait à la fin du printemps, au début de l’été», a rappelé le maire qui s’était déjà prononcé publiquement sur cette question.
Idéalement, la Municipalité comptait assoir ses procédures légales sur celles effectuées au criminel. «On comptait sur la poursuite au criminel pour nous encadrer tout ça, qu’on puisse appuyer notre démarche sur quelque chose. Là, il faudra peut-être y aller à l’aveugle, de nos propres moyens et ce n’est pas du tout la même histoire», a soutenu M. Marcoux.
«Il faudra donc fort probablement creuser la question nous-mêmes et décider si ça vaut la peine. Maintenant, comment allons-nous fonctionner? Sur quoi allons-nous nous baser? Ce n’est pas évident […] Dans les circonstances, on est mal pris.»
APPRENDRE DE CE QUI S’EST PASSÉ
Au-delà des accusations possibles, le maire Denis Marcoux maintient que des questions devront être répondues dans ce dossier afin que la page puisse être tournée et que les municipalités, comme la sienne, puissent apprendre de ce qui s’est produit.
«Ce n’est pas juste de savoir qui a mis la main dans le pot à bonbons. Comment cette personne a-t-elle réussi à faire ça pendant plusieurs mois, sans que personne ne s’en rende compte, sans qu’une alerte soit faite par le système bancaire ou autre?», s’est questionné Denis Marcoux.
«La carte se faisait remplir et vider, et personne, nulle part, n’a levé un drapeau rouge. Si ça peut arriver aussi facilement, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans le milieu municipal, a-t-il ajouté. Il faut que quelqu’un puisse faire la lumière là-dessus, puis donner des recommandations.»
C’est pour toutes ces raisons que l’élu avait demandé à la Commission municipale du Québec d’enquêter. Aujourd’hui, il maintient n’avoir pas eu de nouvelles de ce côté. «Je ne sais pas s’ils vont faire quelque chose, mais pour l’instant, ça ne bouge pas.»
Le dossier a été au cœur de l’actualité 2023 pour Saint-Simon-de-Rimouski et force est de constater qu’il le demeurera fort probablement en 2024.