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Pas facile de faire son nid pour La Maison l'autnid

durée 6 mars 2023 | 06h59
  • François Drouin
    Par François Drouin

    Directeur de l'information, journaliste

    La Maison l'autnid qui entend convertir l’ancien presbytère de la paroisse Saint-François-Xavier, qu'elle a acquis l'automne dernier, en résidence pour adultes autistes déploie enfin ses ailes... mais dans un autre nid. Elle a annoncé le 14 février l'ouverture de son centre de jour situé au 9, rue Taché à Rivière-du-Loup.

    Le nouvel espace, une infrastructure temporaire en attendant l’ouverture de la résidence Doris-Dickner, a été aménagé ces dernières semaines afin de pouvoir recevoir 8 personnes autistes âgées de 21 ans et plus sous la supervision de deux techniciennes en éducation spécialisée (TES).

    Cet espace provisoire est rendu nécessaire par le délai imposé par l’attente de financement qui permettra de transformer l’ancien presbytère, acquis l’automne dernier, en Maison Doris-Dickner. La résidence, en plus du Centre de jour, abritera 8 unités. Pour ce volet, l’organisme de bienfaisance est toujours en attente de l’approbation de la Société d’habitation du Québec (SHQ) afin de lancer les appels d’offres pour réaliser les travaux de rénovation.

    L'AUTNID

    Malgré le succès remporté par la campagne de financement lancée en février 2022 par La Maison l’autnid et qui a permis d’amasser plus de 1 M$, dont 102 000 $ avec La Ruche, le dossier de réfection du presbytère a peu avancé. L’organisme fait face à une explosion des couts, comme partout en construction.

    Le projet initial d’abord évalué à près de 2,6 M$ frôle désormais 5 M$. Le programme de construction de logements sociaux AccèsLogis de la SHQ n’a pas été bonifié depuis plus d’une dizaine d’années et est appelé à disparaitre. C’est ici qu’entre en jeu l’Initiative pour la création rapide de logements (ICRL), un programme de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

    «C’est un programme fédéral, un concours, qui repose sur plusieurs critères. Au Québec, il y a deux façons d’y avoir recours, soit de déposer un projet directement ou de passer par AccèsLogis. C’est le cas de La Maison l’autnid qui doit attendre que le financement soit débloqué pour aller en appel d’offres. Malgré tout le financement que l’organisme est allé chercher, il en manque. La stratégie de la SHQ est donc de pallier à ce manque avec l’ICRL», explique le gestionnaire de projets pour Atena coopérative de travail, Didier Pérée.

    La première étape, l’acceptation du projet a déjà été franchie à la SHQ. La Maison l’autnid est donc dans l’attente de l’engagement conditionnel, la deuxième étape. C’est cette étape qui permettra à l’organisme de lancer les appels d’offres. La prochaine étape, l’engagement définitif, permettra à l’organisme de retenir les services d’un entrepreneur et de lancer officiellement les travaux.

    Des représentations ont été effectuées auprès de tous les politiciens de la région, dont la députée caquiste de Rivière-du-Loup - Témiscouata, Amélie Dionne, sa collègue et ministre Maïté Blanchette Vézina, Maxime Blanchette Joncas, député bloquiste de Rimouski-Neigette - Témiscouata - Les Basques, et le député conservateur dans Montmagny - L'Islet - Kamouraska - Rivière-du-Loup, Bernard Généreux. La vice-présidente à la SHQ, Annie Grégoire, a aussi été rencontrée.

    Ces représentations avaient pour but de solliciter l'appui de la classe politique, mais aussi de la sensibiliser aux conséquences imposées par les délais d'analyse.

    La SHQ, qui relève du provincial, et la SCHL, du fédéral, doivent s’entendre. C’est ce qui permettra au programme ICRL de financer en partie La Maison l’autnid. «L’attente peut être longue», souligne M. Pérée. Et c’est justement cette attente qui pèse sur les administrateurs de l’organisme, dont sa fondatrice, Isabelle Marquis, elle-même mère d’un jeune adulte autiste.

    IMPACT

    Il y a un an, Isabelle Marquis, fondatrice et présidente de La Maison l’autnid, s’adressait à la presse tout sourire pour annoncer que la campagne de financement allait bon train. Un an plus tard, le million de dollars est dépassé, l’organisme a acquis le presbytère de l’église Saint-François-Xavier, mais les travaux tardent à se mettre en branle. C’est pourquoi La Maison l’autnid a ouvert son Centre de jour le 24 février dernier. «On s’attendait à exécuter les travaux en 2022 pour ouvrir en 2023. Mais avec ces délais, au mieux, nous lancerons les appels d’offres en avril, ce qui est tard pour se trouver un entrepreneur, c’est tard et il y en a pour neuf mois, ce qui repousse l’ouverture de La Maison», explique Mme Marquis.

    Ne souhaitant pas attendre les bras croisés, l’organisme dispose du support du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent qui fournit une employée, du financement, et il peut compter sur l’aide d’un bailleur de fonds. «Nous sommes financés sur cinq ans exclusivement pour le centre de jour», ajoute la fondatrice.

    L’ouverture du centre contribuera à l’intégration plus en douceur des bénéficiaires avec les résidents de la future Maison. L’organisme fait donc contre mauvaise fortune bon cœur. «Le centre sera rodé avant le déménagement. C’est la même chose pour le gardiennage qui s’effectue actuellement sur la rue Lafontaine. C’est finalement notre première mission qui se réalisera en dernier, soit le logement social.»

    Selon les dernières données de l’Enquête sur les logements locatifs 2022 de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, le taux d’inoccupation se chiffre à 0,5 % à Rivière-du-Loup. «Nous essayons de combler la craque. Des adultes autistes peuvent vivre dans des logements avec une certaine autonomie, mais notre mission est d’aider ceux qui ont besoin de plus de supervision sans être atteints de trouble grave. Pour eux, les ressources intermédiaires ne sont pas spécialisées», ajoute Isabelle Marquis.

    CENTRE DE JOUR

    Le nouvel espace a donc été aménagé ces dernières semaines afin de pouvoir recevoir 8 personnes autistes de 21 ans et plus sous la supervision de deux techniciennes en éducation spécialisée (TES). Une salle sensorielle, une aire de travail individuel et une salle commune sont maintenant à la disposition des nouveaux usagers.

    En plus des activités régulières élaborées par les deux techniciennes en éducation spécialisée, le centre offrira divers ateliers ponctuels préparés par des professionnels ou des passionnés des activités offertes. Il s’agira d’ateliers d’art, de musique, de yoga, de jardinage, d’éducation physique, de menuiserie et de cuisine.

    Le Centre de jour est l’un des trois volets que La Maison l’autnid s’est donné comme objectif de réaliser afin de remplir sa mission. Le volet de surveillance-gardiennage est en place sur la rue Lafontaine depuis l’automne 2018.

    Rappelons que le troisième volet, celui du logement social, abritera 8 unités au presbytère du quartier Saint-François-Xavier à Rivière-du-Loup et se nommera la Résidence Doris-Dickner.

    C’est en 2016 que Mme Marquis a réuni des parents et lancé l’idée d’une maison d’hébergement. En novembre 2017, l’organisme de bienfaisance était officiellement constitué. Et même si les travaux se font toujours attendre, il en faudra bien plus pour effacer le sourire des lèvres de la chargée de projet, Silvie Côté, et de la présidente, Isabelle Marquis. Le projet, porteur d’espoir, a su rassembler des intervenants de tous les horizons et cet «autnid» se voudra rapidement une ressource essentielle à la région.

     

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