Parlement étudiant du Québec
Une expérience inouïe pour Marie-Clarisse Berger
Candidate pour le parti vert à Sherbrooke aux dernières élections, la Louperivoise Marie-Clarisse Berger continuer de baigner dans la politique. Cette dernière se trouvait parmi la centaine de jeunes de 18 à 25 ans composant la 36e législature du Parlement étudiant du Québec (PEQ) du 2 au 6 janvier. Durant ces quelques jours, elle a pu siéger au caucus des Rouges comme représentante de la circonscription Rivière-du-Loup – Témiscouata, malgré ses allégeances politiques connues.
Depuis ses débuts à l’assemblée, ayant aussi fait partie des deux dernières législatures étudiantes, la Louperivoise s’est plongée dans le caucus des Rouges représentant un parti qui est plus à droite, à la place des Bleu.e.s parti se situant plus à gauche. «Je me considère comme quelqu’un d’un peu plus progressiste dans la vie, donc je trouve ça intéressant de voir un autre point de vue, de pouvoir défendre d’autres idées. Pour moi c’est un bel exercice intellectuel», a-t-elle confié.
Pour se pousser et apprendre davantage son futur métier, elle savait qu’il serait plus pertinent de se tourner vers les Rouges, même si c’était contre-intuitif pour elle. «Je trouve que c’est une bonne pratique pour la vraie vie, parce que tout n’est pas toujours noir ou blanc. Il faut vraiment tout le temps faire des nuances et travailler avec les oppositions, raconte-t-elle. Je trouvais ça plus stimulant de travailler dans un caucus qui, à la base, ne pense pas nécessairement comme moi en tous points que d’être dans un caucus où je savais que ça allait être plus facile, mais que je n’allais pas nécessairement avoir de défis ou être heurtée dans mes valeurs.»
En choisissant un camp dont elle n’encourageait pas toujours les idées, la jeune femme a donc pu travailler sur sa personne, développer des manières de bien défendre un projet, se pratiquer à avoir des propos plus modérés et à être plus conciliatrice sur certains aspects.
Pendant les cinq jours au Parlement, les Rouges et les Bleu.e.s s’échangent le pouvoir. Chacun des partis doit répondre à une crise, présenter son budget ainsi que proposer trois projets de loi et un projet de «livre blanc». Les députés d’une semaine représentent de vraies circonscriptions et échangent sur de réels dossiers, excepté les sujets chauds et à l’étude, plaident leurs arguments, critiquent ceux du parti opposé et répondent au caucus des Jaunes, celui des journalistes qui les talonnent de questions.
Cette année, en plus de se plonger dans la peau d’une élue, Marie-Clarisse Berger a obtenu le rôle de critique du livre blanc des Bleu.e.s ainsi que leader du gouvernement. Dans cette position, elle doit corriger les discours de ses collègues et s’assurer qu’il n’y ait aucun propos antiparlementaire, gérer le déroulement des séances parlementaires en indiquant qui parle à quel moment, voir à ce que les temps de parole soient équitablement répartis entre les députés, puis veiller au respect entre les membres de l’assemblée.
Même si l’horaire est rodé au quart de tour et que certaines nuits, elle dort très peu, Marie-Clarisse adore siéger à l’Assemblée nationale. Après un discours, «quand tu es applaudi, il y a un sentiment de valorisation», mentionne-t-elle. Elle trouve exaltant, aussi, de constater l’évolution de ses pairs après quelques années à participer au PEQ. «C’est une chance que l’on a de pouvoir jouer les députés. C’est quand même un poste qui est privilégié, il y a juste 125 personnes dans le Québec par mandat qui peuvent faire ça», confie l’étudiante en droit à l’Université de Sherbrooke.
La jeune femme conseille aux jeunes de ne pas hésiter et à s’intéresser à la politique. Elle-même a pensé à tort que ce sujet était pour les plus vieux. Or, en s’y intéressant lorsque lui est venu le temps de voter, elle a eu la piqûre. «Si on ne s’intéresse pas à la politique, c’est elle qui va finir par s’intéresser à nous», conclut-elle.