Inflation : l’ACEF du Grand-Portage interpellée
La fin d’une majorité des prestations d’aide liées à la pandémie, jumelée à l’inflation qui touche directement des points majeurs du budget des familles, met la table à une sérieuse augmentation des difficultés financières des Québécois. Le nombre de faillites personnelles pourrait même être à la hausse, craint Sonia St-Pierre, coordonnatrice de l’ACEF du Grand-Portage.
L’organisme spécialisé en finances personnelles et en protection du consommateur, qui accompagne des citoyens de partout au KRTB, remarque d’ailleurs une hausse des demandes depuis quelques mois. Alors qu’un ralentissement a été observé l’an dernier, en raison de la PCU, voilà que les appels sont nombreux depuis le début de l’année.
«Les gens vivent toutes sortes de situations. L’attente de revenus de l’assurance-emploi, les dettes d’impôt reliées à la PCU, l’augmentation des services publics, le cout grandissant du panier d’épicerie… C’est un ensemble de facteurs qui fait en sorte que les gens se retrouvent dans des situations problématiques», explique-t-elle.
L’augmentation importante de l’inflation au Canada, au moment où il faut payer les impôts et les emprunts des créanciers, cause de sérieux maux de tête à plusieurs personnes. À un point où il est possible que certaines d’entre elles soient dans l’obligation de déclarer faillite.
«Ce qui nous inquiète, c’est que les gens en situation de précarité, avec un niveau d’endettement très élevé, basculent en faillite personnelle. C’est déjà commencé d’ailleurs. Depuis décembre, plusieurs personnes sont allées voir des syndics parce qu’elles ne voyaient plus le bout», confie Mme St-Pierre, soulignant que trop de personnes vivent encore «d’une paye à l’autre», parfois même à l’aide du crédit et sans fond d’urgence.
«Quand les gens sont toujours aussi serrés financièrement, qu’ils n’ont jamais de répit, ça vient aussi très difficile au niveau de la santé mentale. C’est parfois aussi à ce moment qu’ils décident de lâcher prise et d’aller en faillite personnelle», complète-t-elle.
L’organisme observe que les gens en difficulté qui consultent présentent aujourd’hui des dossiers complexes. Et contrairement à la croyance populaire, ils ne font pas toujours partie de la classe moyenne. «Certaines personnes gagnent entre 70 et 80 000 $ par année, mais elles vivent avec un haut niveau de vie. C’est ce qui est dangereux. Quand tout bascule et tout augmente, les problèmes surviennent.»
Malgré des besoins grandissants, l’ACEF du Grand-Portage réussit toujours à répondre à la demande. L’organisme rappelle d’ailleurs qu’il ne faut pas hésiter à demander de l’aide en cas de besoin. Plusieurs services sont offerts, l’accompagnement, la consultation budgétaire et la médiation auprès des créanciers. L’organisme peut aussi contribuer à instaurer de saines habitudes d’épargne.
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