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Tordeuse des bourgeons de l’épinette : le Bas-Saint-Laurent interpelle Québec

durée 13 janvier 2022 | 06h28
  • Les partenaires de la Table de concertation de la forêt privée du Bas-Saint-Laurent lancent un appel à l’action au gouvernement québécois pour contrer les effets dévastateurs de l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) qui sévit actuellement sur le territoire.

    Faute d’investissements supplémentaires, c’est toute la filière forestière bas-laurentienne qui risque d’être déstabilisée, entrainant la perte de dizaines de millions de dollars en retombées économiques dans les années à venir.

    Pour faire face à l’épidémie de la TBE et réaliser l’ensemble de sa stratégie sylvicole qui garantit des approvisionnements constants, prévisibles et de qualité, la région a besoin d’une aide d’urgence de 2 M$ pour réaliser des travaux d’aménagement dans l’année en cours et de 4,7 M$ supplémentaires par année, pour les quatre prochaines années. L’insecte ravageur est particulièrement présent dans les MRC de l’est du Bas-Saint-Laurent (Rimouski-Neigette, La Mitis, La Matapédia et La Matanie). Dans la dernière année seulement, les zones touchées ont augmenté de 23 %, passant de 1,31 million d’hectares à 1,62 million d’hectares.

    «Les peuplements affectés doivent être récoltés et reboisés en priorité, si nous voulons sauver le bois et assurer la pérennité de la forêt qui agit comme un puits de carbone. Pour ce faire, il faut concentrer l’ensemble de nos ressources dans les secteurs infestés. Cela crée un déséquilibre dans la répartition régionale des travaux qui affecte grandement la main-d’œuvre. À cela s’ajoute le fait que la région reçoit 2 M$ de moins en budget d’aménagement. Les conséquences sont graves, car il n’y a plus de budget pour réaliser les coupes partielles prévues à la stratégie sylvicole et il y a moins de travail à offrir aux ouvriers forestiers et aux entrepreneurs dans l’ouest du territoire. La situation est critique pour plusieurs producteurs, travailleurs et entrepreneurs», explique Maurice Veilleux, président du Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent.

    Les travaux d’aménagement en coupe partielle, telles que les éclaircies commerciales de plantation, permettent d’optimiser la croissance de la forêt. De plus, ils représentent une part importante des activités des travailleurs forestiers et des entrepreneurs de la région. «Les effets de la réduction substantielle de ces travaux se font déjà cruellement sentir chez les travailleurs, les travailleuses et les entrepreneurs. Pour ces derniers, on parle d’une baisse de 70 % des semaines-personnes entre 2020 et 2021. Cette incertitude pèse lourd sur les travailleurs et travailleuses de la forêt qui sont déjà de moins en moins nombreux. Si le gouvernement n’intervient pas maintenant, les impacts se répercuteront longtemps dans la région», souligne Pierre Sirois, président de la Fédération des groupements forestiers du Bas-Saint-Laurent.

    De nombreuses communautés rurales se sont structurées autour de la filière forestière. En 2016, on estimait à 4 840 le nombre d’emplois reliés à l’ensemble de cette filière. «Le Bas-Saint-Laurent a toujours été un acteur de premier plan dans l’aménagement forestier et la récolte de bois. La forêt privée de la région fournit une proportion importante de volumes de bois. En 2019-2020, les investissements gouvernementaux en forêt privée permettait d’injecter 10,7 M$ en travaux sylvicoles générant 59 M$ en retombées économiques. Sur la base des investissements gouvernementaux anticipés aux cours des prochaines années, l’apport économique généré par ces investissements connaîtrait une baisse constante pour atteindre un maigre 23 M$ en 2025-2026. Nous proposons au gouvernement d’augmenter ses investissements dans la forêt privée du Bas-Saint-Laurent parce qu’il y trouvera son compte», analyse Bertin Denis, président du Collectif régional de développement.

    «Depuis des mois, nous avons multiplié les représentations auprès du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs pour exposer l’urgence de la situation, sans obtenir aucun résultat. Nous réitérons l’urgence pour le gouvernement du Québec d’investir immédiatement pour préserver la filière forestière bas-laurentienne. On ne peut pas se permettre d’abandonner toute la stratégie d’aménagement à un moment où la ressource est déjà mise à mal par la tordeuse des bourgeons de l’épinette, tandis que des milliers d’hectares de plantations sont prêts à être éclaircis. C’est contraire à toute logique», conclut Michel Lagacé, président de la Table régionale des élu(e)s municipaux du Bas-Saint-Laurent.

     

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