La STQ a analysé la prise en charge de la traverse de Trois-Pistoles-Les Escoumins
La Société des traversiers du Québec (STQ) a rendu publique la semaine dernière l’étude réalisée pour analyser la pertinence de la prise en charge par le gouvernement de deux traverses qu’elle considère comme privées, soit Trois-Pistoles-Les Escoumins et Rimouski-Forestville. Dans le cadre de l’étude qui s'étend sur plus de 150 pages, des scénarios prévoyant le retrait des traverses ont été analysés selon les données de 2019.
On y parle notamment de transferts de passagers, des impacts économiques et environnementaux possibles. Les conclusions et plusieurs données de ce rapport ont toutefois été caviardées puisqu’elles concernent des compagnies privées.
En septembre 2019, le ministère des Transports avait mandaté la STQ pour mener une étude sur les liens desservis par traversier entre le Bas-Saint-Laurent et la Côte-Nord et de faire des recommandations sur leur maintien, à court et à long terme. Le gouvernement du Québec a annoncé, deux mois plus tard, qu’il ne financerait pas les travaux de réparation évalués à 5 M$ du traversier l’Héritage I, qui fait le lien entre Trois-Pistoles et Les Escoumins.
«L’étude démontre que les traverses publiques qui relient la Gaspésie à la Côte-Nord, ainsi que le Bas-Saint-Laurent à Charlevoix, sont pertinentes et cadrent dans la mission de la STQ. Les traverses Matane-Baie-Comeau-Godbout et Rivière-du-Loup-Saint-Siméon fournissent un lien maritime permettant des déplacements interrégionaux. Les traverses privées ont quant à elles une vocation avant tout touristique et répondent à des besoins en déplacements locaux», explique Simon Laboissonnière, responsable des communications pour la Société des traversiers du Québec.
La décision de prendre ces traverses sous son aile, de financer des infrastructures ou l’exploitation des deux traverses privées revient au ministère des Transports du Québec (MTQ). Au moment d'écrire ces lignes, le MTQ n'avait pas donné suite aux demandes d'entrevue d'Info Dimanche.
«On a besoin d’une traverse intermédiaire à Trois-Pistoles pour ne pas surcharger les traverses existantes», a fait savoir l’attaché de presse du député Denis Tardif, Nicolas Lessard-Dupont. Devant la mobilisation citoyenne, politique et la prise de de responsabilités de la Compagnie de navigation des Basques, gestionnaire de la traverse, un financement de 4,8 M$ a finalement été accordé par Québec, le 10 mars 2020. Le navire l’Héritage I est en activité des mois de juin à octobre et transporte environ 30 000 passagers.
La Compagnie de navigation des Basques (CNB) ne reçoit habituellement aucun financement gouvernemental pour ses opérations, mais elle a recours à des subventions lorsque des travaux sont nécessaires pour ses infrastructures. «La compagnie est rentable, mais pas assez pour financer à très long terme des travaux sur des bateaux ou des rénovations majeures […] On a analysé nos états financiers sous toutes les coutures possibles, ça n’a pas été facile d’avoir le 5 M$. Nous avons martelé notre message avec les MRC et les municipalités impliquées. Nous les avons fait changer d’idée, sinon on ne serait plus là», explique Jean-Marie Dugas, secrétaire-trésorier de la Compagnie de navigation des Basques.
Ce dernier ajoute que la Compagnie de navigation des Basques demandera que le service de traverse entre Trois-Pistoles et les Escoumins devienne sous la responsabilité de la STQ. La CNB appartient aux municipalités de Trois-Pistoles, Notre-Dame-des-Neiges, Les Escoumins et à la communauté de la Première Nation Essipit, qui gèrent une entreprise privée. Les quais sont aussi gérés par une régie intermunicipale et ils devraient plutôt être sous la juridiction du gouvernement du Québec, croit M. Dugas.
1 commentaires
Y'a que les bélugas et les baleines qui n'auront pas compris cela ... et quelques autres poissons aussi ...