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Le dossier complexe du parc industriel technologique territorial

durée 11 octobre 2021 | 07h55
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Le projet de parc technologique territorial de Rivière-du-Loup est un dossier dont on entend de plus en plus en parler. Pourtant, c’est une nébuleuse, une incomprise, alors que son développement et l’implication des municipalités, à travers une régie intermunicipale, restent parfois ambigus. Rencontre téléphonique avec Sylvie Vignet et Benoît Cayer de la Ville de Rivière-du-Loup, de même que Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et l’Innovation, afin d’y voir plus clair.

    Ces trois morceaux s’appuient les uns sur les autres. La régie intermunicipale, le parc industriel technologie territoriale et la zone d’innovation. La régie est le regroupement de l’ensemble des municipalités de la MRC de Rivière-du-Loup à l’exception de Saint-Épiphane et de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs qui s’unissent afin de défrayer les couts liés aux infrastructures nécessaire à l’aménagement d’un site qui accueillera le futur parc industriel. Quant à lui, le parc industriel représente l’ensemble de terrains dotés de ces infrastructures sur lesquels viendront s’établir des entreprises technologiques. La zone, elle, est un concept qui voit à l’établissement d’une synergie entre ces entreprises, le milieu municipal et l’éducation. En voici les grandes lignes. 

    RÉGIE INTERMUNICIPALE

    D’abord, il faut savoir que l’idée de créer un parc industriel technologique territorial, à Rivière-du-Loup, ne date pas d’hier et qu’elle est née d’une vision régionale des développements industriels. En gros, l’objectif est de regrouper, dans un lieu ciblé, des entreprises d’un domaine similaire, dans ce cas-ci les technologies, afin qu’elles collaborent et se développent en synergie. Le but est aussi de concentrer et densifier une activité économique à un endroit, évitant que des entreprises aux besoins similaires soient éparpillées sur tout le territoire.

    Mais pour qu’un parc industriel voit le jour, il faut naturellement des infrastructures comme des routes, des égouts, de l’eau, de l’électricité, etc. Et c’est à ce niveau qu’entre en jeu la fameuse régie intermunicipale, une entité qui regroupe la grande majorité des municipalités de la MRC de Rivière-du-Loup.

    «Les municipalités sont partenaires. Elles viennent mettre en place les infrastructures pour que le parc soit actif, vivant […] La régie, c’est la gouvernance municipale qui gère le fonds de terrain pour recevoir des entreprises qui vont venir s’établir, grâce à des investissements privés et l’aide du gouvernement», explique Benoît Cayer, directeur du Service de développement économique à la Ville de Rivière-du-Loup.

    En gros, toutes les dépenses investies pour les infrastructures devront passer par des règlements d’emprunt qui devront être approuvés par tous les partenaires de la régie. La participation de chaque municipalité, en dehors des potentielles subventions accordées, a été établie au préalable dans le cadre de différentes ententes. Rivière-du-Loup, par exemple, récoltera 56 % des factures pour l’aménagement de routes.  

    Les Municipalités embarquent dans ce projet, puisqu’elles bénéficieront de retombées importantes. Les employés des nouvelles entreprises s’établiront un peu partout sur le territoire.

    «Et quand une région se développe, c’est tout le monde qui en bénéficie», souligne Sylvie Vignet, mairesse de Rivière-du-Loup. 

    Dans sa plus simple formule, c’est ce qu’il faut comprendre : les municipalités s’allient afin de financer l’aménagement d’un grand terrain (dans ce cas-ci, près du campus Premier Tech) pour que celui-ci puisse accueillir des entreprises qui développent «l’économie de demain», basée sur les technologies. Pour faire venir des équipes de baseball et jouer, il faut un terrain destiné au sport, un marbre et des buts…

    ZONE D’INNOVATION 

    Mais il y a un peu plus à tout cela. Depuis son élection, la CAQ travaille à la création de «zones d’innovation», des pôles stratégiques où la recherche rencontre le monde des affaires.

    Chercheurs, petits et grands entrepreneurs et acteurs municipaux y joindraient leurs forces en synergie pour stimuler l’innovation technologique, commercialiser des produits, accroitre les exportations québécoises et attirer des investissements privés et étrangers, notamment. 

    Dans la région, des partenaires locaux, dont fait partie l’entreprise Premier Tech, ont travaillé ensemble afin de déposer un projet aux autorités gouvernementales. Leur dossier s’assoit entre autres sur le projet de parc technologique territorial (qui ne fait pas partie des demandes de Québec) et une volonté de se démarquer dans en biotechnologie et en technologies agroenvironnementales.

    Pour le moment, Québec n’a pas statué à savoir où les zones d’innovation seront créées, mais les démarches se poursuivent avec les partenaires – et non la régie intermunicipale elle-même – et des discussions ont lieu régulièrement. 

    «Il est encore trop tôt pour annoncer quoi que ce soit», confirme le ministre Pierre Fitzgibbon, ajoutant que toutes les demandes ne seront pas acceptées. «Mais on travaille avec le groupe et les intervenants pour voir s’il n’y a pas quelque chose qu’on pourrait annoncer.» 

    Si les nouvelles étaient bonnes, la désignation gouvernementale pourrait servir à plusieurs entreprises locales, dont Premier Tech qui y attirerait, à quelques pas de son siège social, plusieurs nouveaux partenaires. La zone d’innovation, créée avec le gouvernement, pourrait intéresser des entreprises des domaines de l’agroenvironnement, de l’intelligence manufacturière, de la biotechnologie, de la robotique et de l’automatisation, entre autres. «Les entreprises veulent s’établir où ça bouge et à Rivière-du-Loup, c’est près de Premier Tech. Il y a de l’intérêt», confirme Mme Vignet. 

    AU-DELÀ DE LA ZONE D’INNOVATION 

    Advenant le cas où le projet louperivois n’était pas retenu pour recevoir la désignation recherchée, tout ne tombe pas à l’eau, au contraire. Pierre Fitzgibbon ne ferme pas la porte à la réalisation d’un autre projet régional basé sur les technologies et la recherche appliquée. Le gouvernement cherchera toujours à encourager les initiatives visant le développement économique régional, dit-il. 

    «On n’a pas déterminé si ce qui a été soumis ici va être une zone ou non, mais il y a de bonnes chances que nous fassions quelque chose de régional, parce que Premier Tech est une entreprise de haut niveau, très respectée, et si elle travaille avec d’autres entreprises et [des institutions], je serais ouvert à ça», mentionne M. Fitzgibbon. 

    «Comme gouvernement, je ne dirai pas aux gens où aller, mais si on crée quelque chose de nouveau et que les entreprises veulent travailler sur le site en question, tant mieux. Les municipalités auront permis d’avoir un terrain [prêt pour la construction] et que les infrastructures importantes soient là pour faciliter la suite.»

    C’est pourquoi le développement d’un parc technologique territorial, à Rivière-du-Loup, est d’actualité. Les partenaires régionaux souhaitent être prêts. Pour l’attribution d’une zone d’innovation, évidemment, mais pour toutes autres opportunités qui pourraient se présenter. 
     

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