Danny Keays attire l’attention avec ses souvenirs de pierres tombales à Rivière-du-Loup
«Jacquot, le tombeau oublié de Fraserville», c’est ainsi que Danny Keays, Louperivois d’origine, présente un document qui relate des souvenirs de son enfance dans lesquels il note la présence d’une pierre tombale portant l’inscription «Jacquot» et qui était située près du boisé longeant la partie plus récente de la rue Frontenac à Rivière-du-Loup. Aujourd’hui, sa recherche d’informations lui a donné un certain nombre de réponses, mais beaucoup reste encore à découvrir.
La journaliste Johanne Fournier du médias Le Soleil a d’abord publié en février 2021 un texte racontant cette histoire qui au premier regard pouvait sembler un peu farfelue. Par la suite, M. Keays a trouvé davantage d’éléments prouvant son histoire, qu’il a d’abord partagé avec Mme Fournier (deuxième texte publié le 18 aout dernier) et également avec Info Dimanche, notamment des photos prises en 1967 montrant bien des pierres tombales à cet endroit. «J’ai jamais douté. J’avais juste 7 ans, mais les photos prouvent que j’avais raison», a mentionné Danny Keays qui habite Vancouver depuis 21 ans.
TÉMOIGNAGES
Lors de sa première sortie publique, l’homme avait lancé un appel auprès de personnes qui pourrait avoir vu ou entendu parler de cette pierre tombale. Poursuivant ses recherches, il a donc trouvé des photos et obtenu des témoignages. L’homme d’affaires Claude Boucher a été contacté par M. Keays et Mme Fournier. Il possédait au début des années 70 une résidence sur la rue des Érables, tout comme les parents de Danny Keays il y a 44 ans. «Je me souviens d’une base de ciment que mes enfants avaient vu en arrière de mon terrain, ils s’amusaient dans le boisé. J’ai jamais vu de pierres tombales, mais seulement la base de ciment sur laquelle une statuette aurait pu y être déposée», a mentionné M. Boucher à Info Dimanche. «Cette base de ciment était à environ 50 pieds plus haut que l’endroit de la rue (Frontenac)», a estimé aujourd’hui Claude Boucher.
Francis Nadeau est né en 1967 et a déménagé avec sa famille sur la rue des Érables deux ans plus tard, sur la propriété voisine de Claude Boucher. «J’y ai vécu jusqu’à l’âge de 12 ans», a-t-il noté. «Je me souviens qu’on se promenait à vélo et qu’on jouait à la cachette sur le terrain de M. Boucher. Je me souviens aussi d’avoir vu des pierres bizarres avec des dates, je me demandais pourquoi il y a des dates là-dessus», se rappelle M. Nadeau. Il n’a pas le souvenir d’un nom. «J’ai toujours cru à l’histoire de Danny Keays, dans ma tête c’est clair qu’il y avait quelque chose», a-t-il ajouté. Selon Francis Nadeau, le terrain de Claude Boucher se trouvait à l’arrière d’une vieille structure en bois que l’on aperçoit sur la photo d’époque, là où il y a un petit sentier qu’ils empruntaient pour jouer. «Dans ce bois-là il y avait une base de béton, mais je pense que les pierres tombales et la statue se trouvaient plus loin à l’extérieur du boisé. Je ne serais pas surpris qu’il y ait plusieurs indices dans ce bois. J’ai l’impression que les pierres tombales et la statue se trouvaient là (sur la photo) où la rue Frontenac est aujourd’hui. Je ne pense pas que le boisé se soit agrandi autant depuis les années 1970», a mentionné M. Nadeau.
L’abbé Yvan Morin est arrivé à Rivière-du-Loup en 1959. «Je n’ai aucun souvenir de ça, je n’en ai jamais entendu parler», a indiqué le prête. «Dans le livre du centenaire, il n’y a aucune mention qu’il y aurait eu un cimetière là», a ajouté M. Morin.
À SUIVRE…
«L’enquête se poursuit. Qui est à l’origine de ça, c’est confus», a noté M. Keays. Il a d’abord pensé qu’il s’agissait peut-être de tombes de jeunes enfants qui avaient été mises à cet endroit il y a fort longtemps, soit à l’extrémité du domaine seigneurial. Maintenant, il soulève d’autres questionnements, comme un possible lien avec les communautés religieuses locales. «L'origine de ces sépultures est fort possiblement plus ancienne que leur (communautés religieuses) arrivée à Fraserville», a-t-il cependant pris soin de préciser. Son but n’est pas de mettre en cause des personnes. «Je veux savoir simplement qui, combien de temps et pourquoi?», a poursuivi Danny Keays.
Le natif de Rivière-du-Loup a également contacté le ministère de la Culture et des Communications du Québec pour leur signifier que ses recherches ont fourni de nouveaux éléments, notamment les photos pour le moins éloquentes. Un archéologue de la direction du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine du Ministère y a vu suffisamment d’intérêt pour qu’il entrevoit la possibilité d’une éventuelle inspection des lieux, notamment pour voir si des indices sont toujours visibles en surface.
M. Keays s’est également adressé à la Ville de Rivière-du-Loup. De ce côté, on a répondu à Info Dimanche que l’administration municipale n’avait pas autorité dans ce dossier puisque les terrains concernés n’appartiennent pas à la Ville. On ne voulait pas commenter davantage.
4 commentaires
La pierre n'était pas du même style que celle que l'on aperçoit sur ces photos en noir et blanc de 1967. La pierre était plate, à ras le sol, de couleur grise plutôt que blanche, et portait l'inscription "Jacquot". La pierre était à l'ombre des arbres, très près de la clôture.
Les pierres tombales blanches et la statue qu'on voit sur les photos de 1967, n'étaient déjà plus là pendant toute mon enfance des années 70 sur ce terrain vague. Elles n'apparaîssent pas non plus sur la photo aérienne de la construction du Cégep de Rivière-du-Loup. https://50.cegeprdl.ca/ligne-du-temps/octobre-1968
Elles ont donc été enlevées entre 1967 et 1970. En prévision des Jeux du Québec peut-être ? Qui sait ? Contrairement à ce que certainne personnes pensent, la sépulture de Jacquot n'est pas nécessairement liée à l'école monseigneur Taché et est possiblement plus ancienne. Voici à quoi ressemblait notre découverte: https://agraveinterest.blogspot.com/2011/07/what-do-concrete-grave-markers-tell-us.html
Bien à vous,
Danny Keays
Vancouver, BC
Pour ce qui est des pierres blanches et de la statue, je ne les ai pas vu pendant mon enfance. Je témoigne de ce que j'ai vu, non de ce que je n'ai pas vu. De plus, je n'ai pas dis que la Ville de Rivière-du-Loup était au courant, j'ai dis aux journalistes que, étant donné la présence du maire Rosaire Gendron à cet endroit, la Ville de Rivière-du-Loup DE CETTE ÉPOQUE, était au courant. Je rappelle que ceci n'est pas une chasse aux sorcières ou la recherche de coupables. D'autant plus que les communaités religieuses avaient le droit légal d'enterrer des sépultures sur leur propriété privée. Il est plutôt facile d'enterrer quelque chose sur sa propre propriété, sans que personne ne le sache. Je ne fais que mon devoir de citoyen, avant que quelqu'un ne se mette à creuser là, ou avant d'apporter le secret dans ma propre tombe. Je n'ai vraiment pas de temps à perdre à inventer des histoires de pierres tombales, simplement pour perdre encore plus de temps à enquêter dessus ou à défendre ce que j'ai vu. Tout le monde a droit de croire ce qu'ils veulent. Au moins, j'aurai fais mon devoir et la communauté auras été avertie. Le fait que certains n'y croient pas, ne changera rien à la vérité.
Ce n'est pourtant pas si difficile à croire. C'est juste quelqu'un d'enterré là, à une autre époque, c'est tout. Ce n'est pas un cas surréel ou extra-terrestre. Aurais-je dû garder ce secret ? Ça n'aurais quand même rien changé au fait que Jacquot repose là, quelque part, aux abords de la rue Frontenac.
Sans rancune envers personne
Danny Keays