Les ouvriers du MTQ en Gaspésie manifestent leur impatience
Les ouvriers de la fonction publique, membres du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), ont manifesté le 8 avril devant les bureaux du ministère des Transports (MTQ) et au Centre de gestion des équipements roulant (CGER) à Mont-Joli. Les ouvriers dénoncent l’inaction du gouvernement de la CAQ pour insuffler des mouvements significatifs à la table de négociation.
«Depuis plus d’un an que nous avons déposé nos demandes et l’employeur ses offres, mais rien n’a réellement bougé. C’est tout à fait inacceptable. Les ouvriers de la fonction publique en ont assez de constater que le gouvernement de la CAQ fasse perdurer inutilement cette négociation», s’indigne Céline Bonneau, présidente régionale du SFPQ.
L’absence de conditions de travail concurrentielles au MTQ et au CGER a fait en sorte qu’au fil des ans, les ouvriers de la fonction publique quittent pour de meilleurs salaires offerts dans le secteur privé ou les municipalités, constate le SFPQ. Le retard de la rémunération globale des ouvriers du secteur public québécois par rapport aux autres employeurs publics s'établit dorénavant à 46 %, selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).
«Depuis trop longtemps, les ouvriers de la fonction publique québécoise doivent se contenter d'être à rabais. Le personnel syndiqué des villes et du secteur privé touche un salaire plus élevé pour le même travail : ce n'est pas équitable! Pour venir à bout de cet écart, il faut une volonté réelle du gouvernement de reconnaitre que son personnel mérite d'être mieux valorisé et respecté pour le travail accompli, et ça passe par une rémunération comparable à celle offerte par les autres employeurs. Si le gouvernement Legault souhaite réellement reprendre le contrôle sur ses projets d’infrastructures et freiner l’hémorragie des coûts, le MTQ devra offrir des conditions de travail concurrentielles pour non seulement maintenir le personnel en place, mais attirer plus d’ouvriers», affirme Céline Bonneau.
Cette fuite d’ouvriers vers d’autres employeurs entraine avec elle une expertise précieuse, et les entreprises privées ont alors beau jeu d’exiger des sommes élevées pour exécuter les travaux que le MTQ n’est plus en mesure de réaliser par manque de personnel, d’équipements et de volonté politique, constate le SFPQ. Le MTQ justifie ce recours à des entreprises privées plutôt qu’à son propre personnel par la volonté politique.
«À de nombreuses reprises, l’employeur nous a indiqué que la décision de recourir de plus en plus à des sous-traitants est actuellement un choix politique et qu’il est donc impossible d’en discuter en négociation. Cette ingérence du gouvernement de la CAQ dans un processus purement administratif est inacceptable. La dépendance de l’État face à ses fournisseurs entraine un gaspillage des deniers publics : des échéanciers retardés en passant par des frais administratifs pour gérer la sous-traitance jusqu’à une éventuelle collusion entre firmes privées», explique Céline Bonneau.
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