Une marche funèbre de 13 femmes du Kamouraska en mémoire des 13 féminicides
Les huit femmes assassinées par un conjoint ou un ex-conjoint violent survenus en l’espace de huit semaines et laissant 20 enfants orphelins indignent le Québec tout entier. Treize féminicides ont été perpétrés depuis la dernière année. Dans ce contexte, 13 femmes du Kamouraska ont marché du Centre-Femmes La Passerelle du Kamouraska à l’édifice Claude-Béchard de Saint-Pascal.
Ces 13 femmes sont des citoyennes impliquées, agricultrices, travailleuses du secteur de la santé et de l’éducation, de la sécurité publique, élues, autochtone, immigrante, provenant du milieu syndical, communautaire, environnemental et socioéconomique. Elles se sont unies afin de partager et de porter le message haut et fort de leur indignation devant le fléau des violences faites aux femmes.
«Triste est de constater qu’au Kamouraska, nous pouvons compter neuf féminicides au cours des 30 dernières années. Il était important pour nous d’honorer et de poser un geste significatif en déposant un drapeau blanc avec les noms de chacune accompagné d’une rose blanche, en signe de paix. Ce moment nous a permis de se recueillir en leur mémoire», a mentionné Pascale Dumont-Bédard, coordonnatrice du Centre-Femmes La Passerelle du Kamouraska.
Cette manifestation organisée simultanément dans une vingtaine de municipalités au Québec s’est déroulée sous le signe de la solidarité avec toutes les femmes qui subissent de la violence conjugale dans l’ombre, mais aussi de l’indignation collective contre toutes les formes de violence. La pandémie engendre un recul des conditions des femmes et exacerbe les violences envers celles-ci. Les organisatrices de la mobilisation interpellent le gouvernement du Québec sur l’importance d’agir autant à court terme pour renforcer le filet de sécurité autour des femmes et des enfants victimes de violence conjugale, qu’à long terme pour prendre un virage sociétal et en arriver à un changement des mentalités en profondeur.
Elles croient qu’un changement structurel est essentiel et qu’il passera notamment par la mise en oeuvre rapide des recommandations issues du Comité d’experts sur l’accompagnement des victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale et du Comité d’examen des décès liés à la violence conjugale. Rassemblant près de 220 recommandations, ces deux rapports contiennent les ingrédients nécessaires à une transformation profonde de la prise en charge collective de la violence conjugale, et plus largement de la violence faite aux femmes.
Face à la surreprésentation des femmes autochtones et des femmes racisées dans les récents féminicides, elles pressent le gouvernement du Québec de mettre en place des mesures spécifiques et adaptées aux réalités de celles qui se situent à la croisée des oppressions, tout en étant à l’écoute des personnes et des groupes concernés.
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