Un portrait préoccupant du vieillissement de la population
Si les effets de la pandémie ont été particulièrement aigus pour les personnes ainées, l’Observatoire québécois des inégalités (OQI) estime qu’ils sont le reflet de problématiques beaucoup plus profondes et qui risquent de s’exacerber au cours des prochaines années avec l’augmentation de la population ainée.
Le 3 décembre dernier, l’Observatoire québécois des inégalités a rendu public son rapport «Bien vieillir au Québec», un premier grand portrait du vieillissement et de ses enjeux. Il vise, entre autres, à guider les experts et les décideurs publics dans le développement de nouvelles pratiques sociales. «Afin de réduire les inégalités chez les personnes ainées, plus d’actions concertées doivent être entreprises pour permettre à ce groupe de demeurer actif au sein de la société, de rester autonome et de sortir de l’isolement», indique-t-on.
Parmi les constats effectués, on note que le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus passera de 1,7 million en 2020 à 2,6 millions en 2050. On souligne également de grandes inégalités de richesse : 20 % des ménages ainés les plus riches détiennent près des deux tiers de l’ensemble du patrimoine détenu par les ménages ainés. Des personnes âgées doivent aussi travailler par nécessité, soit 25 % de celles de 70 ans et plus qui occupent un emploi. De plus, 40 % des ménages ainés ont des dettes, une tendance à la hausse au Québec et au Canada.
On a souvent associé la richesse à la possibilité de demeurer en meilleure santé. Cette affirmation a été vérifiée par l’Observatoire québécois des inégalités qui soutient ceci : «chez les personnes appartenant au quintile le moins favorisé – le 20 % le moins nanti en termes de revenu – les hommes vivent en moyenne 6 ans de moins en bonne santé que le quintile le plus favorisé et les femmes, 5 ans de moins.»
L’isolement est une autre situation vécue par de nombreuses personnes ainées : plus du tiers des hommes québécois âgés de 75 ans et plus disent n’avoir aucun ami proche.
Une équipe d’experts a accompagné l’Observatoire québécois des inégalités dans sa démarche de recherche. «Il y a maintenant plus d’un an, nous avons mandaté l’OQI afin de dresser le portrait de la situation. Notre intention était d’identifier certains enjeux afin d’engager une conversation nationale sur la situation des personnes ainées, et surtout, de se mettre à la recherche de solutions avec l’ensemble des acteurs présents dans le secteur des personnes ainées», a mentionné Claude Pinard, directeur exécutif, fondation Mirella et Lino Saputo. La pandémie de la COVID-19 a d’ailleurs révélé au grand jour des problématiques dans les services offerts aux ainés, plus particulièrement dans les CHSLD.
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