Racines boulangerie fermière : faire lever le pain en pleine pandémie
En janvier dernier, se lancer dans l’ouverture d’une boulangerie artisanale à L’Isle-Verte pouvait sembler ambitieux. Développer un tel projet en pleine pandémie relève presque de l’impossible, mais Eve Lapierre et Fabien Demandolx ont su trouver leur recette gagnante. Même qu’il y a deux semaines, Racines boulangerie fermière a ouvert une boutique en plein centre-ville sur la rue Lafontaine à Rivière-du-Loup.
«On a commencé à vendre nos produits dans les marchés de Noël l’an dernier pour faire un test. En janvier, on a lancé les paniers de pain en commande. Pendant deux mois, la réponse a été super bonne, mais on a été obligé d’arrêter quand même avec la pandémie. On a ajouté la livraison et modifié le site web en s’ajustant pour permettre les commandes ponctuelles», explique Eve Lapierre. Le bouche-à-oreille et la présence de la boulangerie Racines sur les réseaux sociaux ont peu à peu fait leur œuvre. «Pendant la pandémie, on a vécu l’inverse des autres commerçants. Un de nos meilleurs mois a été celui d’avril. J’ai beaucoup d’empathie pour mes amis restaurateurs, qui vivent encore des moments difficiles.»
Pendant tout l’été, leur présence au Marché public Lafontaine de Rivière-du-Loup a été remarquée. Dès les premières minutes d’ouverture, on observait une longue file de clients qui attendaient pour mettre la main sur leurs pains et pâtisseries. «La réponse au Marché public nous a donné confiance pour ouvrir un point de vente à Rivière-du-Loup. Les gens ne pouvaient pas se procurer nos produits autrement que par commandes sur Internet. Je pense que c’est ce qui a créé un engouement», ajoute Mme Lapierre.
Cet été, tout près de leur maison à L’Isle-Verte, les légumes transformés dans la boulangerie aménagée au sous-sol poussaient directement dans leur jardin, des poules les fournissent en œufs, les grains sont moulus sur place et leur farine provient de Mont-Joli. «Le circuit court de consommation, on l’a directement sous nos yeux. On réduit notre impact environnemental au strict minimum. L’option de commande sur le Web permet de réduire le gaspillage alimentaire», ajoute le boulanger Fabien Demandolx. Pour ce dernier qui a commencé dans le métier à l’âge de 15 ans, faire du pain au levain et proposer des produits frais du jour est un choix éthique, mais aussi une prise de position afin de valoriser le travail des artisans. Il souhaite que les consommateurs aient cette prise de conscience et évitent les pains produits à la chaine dans des industries et vendus dans des grandes surfaces.
«La réception de la clientèle à Rivière-du-Loup a été incroyable. On a été stupéfaits de voir l’accueil […] J’espère que les gens réalisent que d’aller chez un artisan, ça permet de faire vivre quelqu’un. Quand ils achètent d’un artisan local, ils me nourrissent, m’habillent, et me réchauffent, en plus de créer un lien social. Appuyer et défendre ses artisans, c’est le nerf de la guerre en ce moment», conclut le boulanger.
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