Patrick Gagnon très satisfait de l’embauche d’une personne avec une limitation
Tous les employeurs n’ont pas la même ouverture envers l’embauche de personnes ayant une limitation. Patrick Gagnon, vice-président de Campor, est pour sa part très satisfait de cette expérience. «On voudrait en avoir plus, il faut ouvrir nos horizons. Après on se dit, pourquoi on ne l’a pas fait avant?», a mentionné M. Gagnon.
Le gestionnaire de l’entreprise de Rivière-du-Loup a précisé que son nouvel employé embauché en aout 2019 a commencé en passant 12 heures au travail par semaine, maintenant il est rendu à 20 heures.
«Pierre voulait apprendre. Il fallait que ça lui tente et il aime son emploi. Il travaille dans un domaine spécialisé, à côté de matières dangereuses. Il est assisté de façon permanente par un employé de 15 ans d’expérience», a expliqué Patrick Gagnon.
Ces travailleurs apportent avec eux une grande motivation et une expertise sous-estimée. Il faut cependant que le jumelage soit bien choisi pour s’assurer d’une réussite. C’est là que l’organisme Univers Emploi intervient. «On reçoit la demande de l’employeur et on regarde le profil de l’employé, il faut que ça intéresse la personne. De plus, l’emploi doit parfois être adapté selon les capacités de la personne. Tout jumelage a ses particularités, ses défis et ses limites», a indiqué Geneviève Caron-Huot, conseillère senior en emploi.
Le Centre de réadaptation physique donne aussi son accord afin que les tâches demandées à l’employé correspondent à ses capacités. Services Québec complète le support apporté par une aide financière servant à payer une partie du salaire. L’organisme Univers Emploi demeure impliqué aussi longtemps que le lien est maintenu. «Tant que la personne demeure en emploi, on reste dans le dossier. On assure un suivi, on demeure à l’écoute», a précisé Mme Caron-Huot.
Selon Patrick Gagnon, il faut voir l’embauche d’une personne avec une limitation comme une opportunité. «Pierre amène une contribution à part entière à la gang d’ici», a-t-il lancé. «C’est certain que l’on pourrait avoir un deuxième travailleur avec une limitation, on attend que ça. C’est valorisant pour la personne et pour l’entreprise», a-t-il soutenu.
Geneviève Caron-Huot parle également «d’une question d’ouverture». La conseillère senior en emploi a d’ailleurs précisé que le contexte de pénurie de main d’œuvre fait en sorte que les employeurs se tournent de plus en plus vers l’embauche inclusive. «Ce sont des personnes fiables, fières et très reconnaissantes, c’est gagnant-gagnant dans un milieu de travail», a-t-elle noté.
Univers Emploi apporte son soutien pour intégrer et maintenir en emploi des personnes avec une limitation. L’organisme est impliqué sur tout le territoire du KRTB. Actuellement, il effectue un suivi auprès de 65 personnes dans le Kamouraska, 57 travailleurs dans la MRC de Rivière-du-Loup, 38 au Témiscouata et 26 dans les Basques.
«Embaucher une personne handicapée ne relève pas d’un acte héroïque, c’est juste d’élargir son champ de recherche et de découvrir des potentiels supplémentaires pour son entreprise», a pour sa part souligné Rachel Germain, coordonnatrice de la Fédération pour personnes handicapées du KRTB.
L’organisme a élaboré un outil simple et accessible, La clé de l’avenir, pour guider les employeurs. En effet, cette clé USB ayant la forme d’une vraie clé contient notamment les coordonnées des ressources de la région qui peuvent aider les entreprises.
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