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Travailleuses de rue : une oreille attentive et une main tendue

durée 7 novembre 2020 | 06h54
  • Mario Pelletier
    Par Mario Pelletier

    Journaliste

    Elles parcourent les communautés de la MRC de Rivière-du-Loup, elles rencontrent des jeunes, elles créent un lien de confiance et elles les orientent vers des services au besoin. Kathleen Levesque et Valérie Ouellet sont des travailleuses de rue.

    Leur contact avec les jeunes a changé en raison de la pandémie, mais leur action demeure aussi importante. Les personnes ciblées ont de 12 à 35 ans. «On se déplace là où les jeunes peuvent se regrouper. Notre objectif est de se faire connaitre d’abord, de parler avec les jeunes», mentionne Kathleen, qui occupe ce poste depuis quatre ans à Rivière-du-Loup.

    «C’est une intervention de prévention. Il y a beaucoup de référencements, nous avons de bons liens avec les ressources», explique pour sa part Valérie qui est en sol louperivois depuis deux mois. Auparavant, elle a été travailleuse de rue à Rimouski et à Montréal pendant quatre ans également.

    L’aide apportée par les travailleuses de rue est confidentielle et gratuite. «On prône beaucoup la confidentialité. On ne garde pas de traces de nos rencontres, c’est dans notre tête», souligne d’ailleurs Kathleen. Leur travail se fait surtout en soirée, du mardi au samedi. «On est là quand les autres ressources ne sont pas nécessairement disponibles, un peu comme un filet de sécurité», ajoute-elle. «On permet une flexibilité. Avec la pandémie, on voit les gens à l’extérieur, on n’entre pas dans les logis et on reste à deux mètres. Souvent nos rencontres se déroulent dans les lieux publics. On s’adapte», poursuit Valérie. 

    Les relations interpersonnelles sont au cœur de suivis de la part des travailleuses de rue, plus précisément des conflits familiaux ou entre amis de même que des relations amoureuses. Chez les plus vieux, elles notent davantage l’isolement, encore plus présent avec la COVID-19. La consommation de drogues est bien entendu dans les problématiques rencontrées chez des jeunes. Les travailleuses de rue peuvent aussi intervenir en situation de crise, notamment auprès de personnes ayant des idées suicidaires. Elles distribuent également du matériel de prévention, entre autres des condoms et des trousses de naloxone (la naloxone peut contrer temporairement les effets d'une surdose d'opioïdes). 

    PÉRIODE PLUS DIFFICILE

    Après le confinement des mois de mars et avril, les jeunes étaient plus présents dans les parcs en mai. «Ils étaient dans les espaces publics et ils nous ont parlé de leurs problèmes», note Kathleen. «Au début de la pandémie, nous avons continué par téléphone, mais c’était plus difficile», poursuit Valérie.  

    Les travailleuses de rue ont cependant remarqué que la pandémie a rendu la situation de certaines personnes plus fragile. «Ç’a été vraiment pire pour certains, notamment des gens aux prises avec des problèmes de santé mentale, d’autres qui consommaient des drogues davantage. Pour certains, la pandémie a été vraiment néfaste, entre autres pour des femmes en situation de violence conjugale», note Valévie.

    «Cet automne, nos interventions recommencent à être plus intenses. Et le mois de novembre n’améliorera pas les choses, les gens resteront davantage à l’intérieur. Mais on cherche à en rencontrer le plus possible», poursuit Kathleen. «On le voit, les jeunes trouvent ça ‘’toffe’’, les amis c’est vraiment important pour eux», ajoute Valérie. «C’est normal que les gens ne se sentent pas bien présentement, tout le monde vit plus d’anxiété. Nous sommes là pour les écouter, ce n’est pas obligatoire d’avoir une grosse problématique, juste pour parler, se relâcher», poursuit-elle.

    Les deux intervenantes vont au-devant de personnes qui vivent des situations particulières, elles sont témoins de moments plus difficiles mais aussi d’instants plus heureux. «On peut suivre certaines personnes plus longtemps, d’autres le temps d’une rencontre pour les référer à des ressources. C’est bien de voir qu’elles vont consulter», souligne Kathleen.

    Vous pouvez contacter ces deux travailleuses de rues sur leur page Facebook (Travail de rue Rivière-du-Loup) ou par téléphone : Kathleen Levesque au 418 714-4287 ou Valérie Ouellet au 418 714-4286. Elles ont rencontré au cours de la période 2019-2020 dans la MRC de Rivière-du-Loup pas moins de 1500 personnes.

    Les travailleuses de rue demandent également à la population de leur indiquer la présence de personnes itinérantes pouvant être de passage dans la région afin qu’elles puissent les aider.

    «Elles dorment chez un membre de la famille, un ami, elles sont en attente de trouver un logement. C’est rare qu’on voit des femmes dans la rue», soulignent les intervenantes.

    Notons en terminant que les travailleurs de rue sont présents dans l’ensemble des MRC de la région du Bas-Saint-Laurent depuis 2008. C’est ainsi qu’annuellement, de 12 000 à 17 000 interventions de proximité peuvent être effectuées sur le territoire bas-laurentien. Le Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent coordonne l’Entente régionale des services en travail de rue.


     

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