Charlie Bilodeau ne cache pas son intérêt pour le PABA
L'ex-Olympien ne s'en est jamais caché, «son cœur est à Trois-Pistoles». Quand Charlie Bilodeau a accroché ses patins et mis un terme à sa carrière d’athlète olympique, il n’était pas question de demeurer inactif. Aujourd'hui, l'étudiant en entrepreneuriat à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) voit grand pour sa ville natale et pour le Parc de l'aventure basque en Amérique (PABA).
Mais à quel point ? Au point de vouloir acquérir le parc fermé depuis maintenant quatre longues années. C’est ce qu’a appris Info Dimanche et qui a été confirmé par le principal intéressé. Si aucune offre n'a encore été déposée, Charlie Bilodeau souligne que sa démarche à titre de promoteur est avancée.
L’étudiant a fait ses devoirs et son plan d’affaires est déjà structuré. Malgré un contexte difficile liée à la pandémie où l’offre touristique a encaissé de durs coups, Charlie Bilodeau est optimiste.
«C’est un lieu où j’ai passé mon enfance, toute ma famille jouait à la pelote basque, dont moi. Cet endroit-là a une énorme signification, une signification qui fait aussi appel aux émotions. Ça me désole de voir ce joyau inhabité depuis des années.»
Maintenant que le projet olympique est derrière lui, c’est le PABA, qu’il décrit comme un projet de vie, qui retient son attention. Le but est de redynamiser le site et d’exploiter son potentiel.
«Avoir un penchant touristique, oui, mais aussi et surtout en proposant une offre supplémentaire aux gens de Trois-Pistoles et de la région. L’idée est de proposer un lieu où se divertir avec un attrait qui vient dynamiser l’expérience pistoloise.»
Pour le promoteur, l’idée est de permettre à la région de présenter une offre et une diversité bonifiée sans jouer dans les plates-bandes des autres commerces. Le défi est important et Charlie Bilodeau en est conscient. Pour lui, c’est l’aboutissement d’une réflexion entamée dans les dernières années.
«Il faut quelqu’un pour le reprendre, un projet pour l’habiter et de fil en aiguille, je me suis dit que je pourrais y mettre mon grain de sel et y apporter quelque chose de nouveau tout en conservant son essence dédiée aux sports et à la culture. Sans oublier le retour de la pelote basque»
MARITIME
Il ne cache pas que sa participation à une rencontre organisée par la MRC a influencé son plan. «La consultation marketing visant à déterminer ce sur quoi les Basques, dont Trois-Pistoles, devraient miser pour développer son identité était le volet maritime. De par sa position géographique, son histoire, ça a mijoté dans ma tête», souligne Charlie Bilodeau.
Au cœur de son projet, il entend donc intégrer un volet maritime au PABA. La survie du PABA passe-t-elle par le retour d’un de ses enfants prodigues ? La plus grande pauvreté d’une région est sans doute celle de ne pas être en mesure de conserver ses jeunes de talent, encore plus lorsqu’ils sont intéressés à y revenir.
TROIS-PISTOLES
La Ville de Trois-Pistoles est propriétaire du PABA depuis 2017. Le bâtiment a été acquis pour 90 000 $ dans le but d’éviter sa démolition. Les modalités de sa mise en vente semblent quelque peu opaques alors que l’échéancier des dépôts d’offres n’est pas encore connu.
Le maire de Trois-Pistoles, Jean-Pierre Rioux, explique que vendre un immeuble appartenant à une municipalité est régi par la loi sur les affaires municipales. «On ne vend pas souvent, habituellement, une ville construit ses bâtiments et les garde, là, c’est différent. On l’a acheté pour le protéger pour ne pas que ça parte en morceaux. Mais pour vendre, il n’y a pas de place à de l’improvisation, on doit fonctionner en fonction de critères bien précis.»
Trois-Pistoles a donc mandaté une firme d’avocats spécialisée dans le domaine municipal avec laquelle elle collabore depuis une vingtaine d’années afin, souligne le maire Rioux, de vendre le PABA dans les règles. Ce dernier précise que quatre groupes ou personnes ont manifesté leur intérêt dans les derniers mois et qu’une offre d’achat concrète a été déposée.
«Mais on doit attendre le retour de notre contentieux. Il y a des règles. On ne peut pas céder un bâtiment à un montant "X" s'il en vaut deux, trois ou cinq fois plus. Il y a des critères et c’est ce que nous sommes à regarder. Ça ne sera pas un cadeau.»
Le maire croit que certains acquéreurs potentiels pourraient alors se désister. Jean-Pierre Rioux appelle donc à la patience, une patience qui mènera à l’ouverture publique de la mise en vente du Parc de l'aventure basque en Amérique, espère-t-il, d’ici la fin de l’année.
D'ici là, l'ex-Olympien participera C2 Montréal qui réunit chaque année 7 500 participants venus explorer le riche croisement entre les univers du commerce et de la créativité. Charlie qui est aussi à La Factry en Communication et animera des "braindates" qu'il axe, notamment, sur la région.
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