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Partager l’histoire sur son balcon

durée 22 août 2020 | 06h59
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste

    Au fil des ans, plusieurs passants à Rivière-du-Loup ont pu remarquer des drapeaux accrochés sur le balcon d’un appartement situé au 110, rue Témiscouata. Nombreux se sont demandé quels pays étaient représentés par ces couleurs. Jean-Pierre Schmouth, un Louperivois de souche, pourrait répondre à ces interrogations puisque c’est lui qui est derrière cette belle initiative citoyenne.

    Se décrivant comme un historien amateur, Jean-Pierre Schmouth confie qu’il aime voir comment les choses se sont profilées avec le temps et rappeler aux gens ce qui a été accompli avant nous. «Je fais de l’enseignement silencieux. Le but, c’est de montrer quelque chose pour que des personnes te posent des questions et là, tu as la porte ouverte pour enseigner, se réjouit-il. Quand quelqu’un s’approche je suis content. J’adore partager mes connaissances et instruire les gens. En plus, ça me fait passer le temps, puis faire ce que j’aime.»

    Passionné d’histoire, le Louperivois de 66 ans a travaillé comme chauffeur de taxi. Maints clients, dont des professeurs de cégep, lui ont recommandé de retourner aux études, ce qu’il a fait à l’âge de 43 ans. Il a donc poursuivi ses études collégiales. Il aurait voulu aller à l’université, par la suite, pour devenir professeur d’histoire, mais la vie en a décidé autrement.

    UNE PASSION SYMBOLIQUE

    En 1965, lorsque le Canada a changé ses couleurs, il a hérité d’un bout de drapeau qui avait été collé dans la vitrine d’un magasin. Sa mère lui avait cousu et conçu son premier drapeau canadien. Une passion s’est tissée en lui. C’est ce qui a mené le Louperivois à exercer la vexillologie, l’étude des drapeaux, en 2008. Il a commencé à en faire la reproduction après avoir arrêté de travailler. Le temps s’allongeant et sa santé n’étant pas à son meilleur, M. Schmouth a eu l’idée de fabriquer ceux de la Seconde Guerre Mondiale après avoir ouvert un dictionnaire Larousse de 1940 qu’il avait en sa possession.

    Le vexillologue ne s’est pas contenté de créer les drapeaux de 1940 à 1945, il en a aussi fabriqué des plus récents. En plus de la couture, parfois il peint ou brode, selon son inspiration. Leur conception «est un élan du cœur», quand il ne crée pas, «ça le ronge». Dans l’atelier aménagé dans son appartement, il compte près de 70 drapeaux confectionnés à la main. Après avoir constaté que ses multiples créations trainaient dans une armoire, le Louperivois a installé un mat sur son balcon en 2018, décidant ainsi d’en faire profiter les autres et d’exprimer sa passion pour l’histoire. Les drapeaux, qui peuvent prendre entre une heure et quelques semaines à confectionner, selon leur complexité, sont affichés selon un ordre que l’historien amateur a préétabli. Il débute avec les drapeaux de ses origines allemandes, puis continue avec les pays similaires, puis, les pays nordiques. 

    Les mercredis sont strictement réservés au Québec, pour commémorer la première levée du drapeau québécois, le 21 janvier 1948. Le dimanche, il installe un grand drapeau du Québec sur son mat, et le samedi, celui des Patriotes. Aucun drapeau accroché n’échappe à la mémoire de Jean-Pierre Schmouth. «Chaque drapeau détient les valeurs des gens qui y résident, il représente son peuple.» Pendant un instant, en faisant flotter dans le vent ses créations, le Louperivois parle au nom du pays hissé au sommet du mat.

    S’il tisse un peu moins que les années passées son enthousiasme demeure intact «Le plus beau bout, c’est de voir ses œuvres regardées par d’autres personnes.» 

    Pour les curieux qui voudraient en connaitre davantage sur les pays cachés derrière ses créations ou sur leur confection, Jean-Pierre Schmouth change le drapeau sur le mat quotidiennement vers 13 h. Du haut de son balcon, il lui fera plaisir de partager son bagage historique accumulé depuis plus d’une dizaine d’années.

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