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Le secteur forestier doit faire partie de la relance régionale

durée 16 juin 2020 | 06h58
  • Après le grand confinement, la relance économique du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie doit pouvoir passer par le secteur forestier, l’un des piliers pour les emplois de ces deux régions, souligne la CSN. Il faut cependant un appui de Québec et d’Ottawa pour y arriver.

    «On voit, par exemple, que la fermeture de la papetière F. F. Soucy de Rivière-du-Loup entraîne systématiquement celle de la scierie de Saint-Joseph-de-Kamouraska qui ne trouve plus de débouché pour ses copeaux. Il y a eu cinq arrêts de production de la papetière en 2019 et la crise actuelle n’arrangera rien», souligne Pauline Bélanger, présidente par intérim du Conseil central du Bas-Saint-Laurent - CSN. Celle-ci insiste sur l’interdépendance entre les acteurs de la filière forestière de la région, allant du travailleur forestier et au transporteur en passant par la scierie puis la papetière.

    Il y aurait pourtant un potentiel pour créer plus d’emplois avec la forêt plutôt que d’assister à un déclin et un manque de relève industrielle. «En Gaspésie, on ne voit qu’une simple innovation : l’ajout d’un séchoir a permis à la scierie de Saint-Elzéar d’injecter une plus-value à son produit avec un bois beaucoup plus sec, ayant moins tendance à tordre. Pourquoi ne pas répandre cette méthode ? Il serait ainsi possible de faire plus de cogénération avec les copeaux des scieries, ce qui permettrait de produire de l’électricité pour l’usine ainsi que de la chaleur résiduelle pour sécher le bois», illustre Serge St-Pierre, président du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine - CSN. Ce dernier cite aussi d’autres débouchés possibles comme le bois d’ingénierie, les panneaux bois-ciment, les granules de bois ou les biocarburants.

    La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) exhorte de nouveau le gouvernement du Québec, mais aussi celui du Canada, à appuyer la relance et la diversification de l’industrie forestière. La COVID-19 accélère malheureusement le déclin de certains produits forestiers. La relance verte et durable que le gouvernement du Canada planifie peut et doit passer par la forêt.

    Le gouvernement Trudeau a récemment parlé d’une «relance verte» pour l’après COVID-19 et a mandaté trois ministres pour ce dossier. Le ministre fédéral de l’Innovation cherche de son côté de «grandes idées» pour mettre sur pied une «relance industrielle canadienne globale». Ottawa a aussi nommé Monique Leroux à la tête du Conseil sur la stratégie industrielle. Cette dernière a notamment déclaré : «Tant qu’à réinvestir et à relancer, faisons-le de façon durable». Or, le bois est une ressource renouvelable et durable qui permet de stocker du carbone.

    «L’industrie forestière du pays doit faire partie de cette relance verte et nous souhaitons vivement qu’Ottawa inclue le secteur forestier dans ses plans», affirme Louis Bégin, président de la FIM–CSN. La mise en place de nouvelles filières écologiques basées sur la fibre forestière est non seulement un moyen de diminuer les gaz à effet de serre, mais aussi de fournir de bons emplois en région tout en trouvant une nouvelle vocation à des usines en déclin. Les régions ont besoin de ces emplois.

    Québec doit aussi jouer un rôle dans la relance de son industrie forestière et ne pas se contenter d’agir en spectateur face à la planification qu’Ottawa prépare. La simple baisse du coût de la fibre en provenance de la forêt publique, qui est souhaitée par l’industrie forestière, ne pourra pas suffire si les débouchés ne sont plus au rendez-vous pour certains produits comme le papier journal ou de circulaire. Rappelons que la fermeture partielle ou totale de papetières nuit aux scieries qui n’ont alors plus de débouché pour leurs copeaux.

    «Le ministre de la Forêt, Pierre Dufour, ainsi que son gouvernement doivent sortir de leur mutisme et dire clairement s’ils vont jouer un rôle actif pour s’assurer que cette filière continue de fournir des emplois en région. Il n’y a pas de raison de rester les bras croisés et de regarder certaines usines mourir à petit feu comme nous le faisons depuis plus de 10 ans. La forêt pourrait fournir au moins 20 % plus d’emplois dans les régions où elle se trouve si on misait sur de nouvelles filières d’avenir. Pour sortir de la crise actuelle, nous devons favoriser une réelle relance de l’industrie forestière et redonner aux régions les moyens de leurs ambitions afin de faire fructifier leur richesse naturelle», conclut Louis Bégin. Rappelons que l’économie de 152 municipalités au Québec dépend du secteur forestier.

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