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Onde de choc dans la communauté de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup

durée 8 février 2020 | 06h55
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    La communauté de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup a été plongée dans l’incompréhension et la déception, lorsqu’elle a appris l’arrestation du prêtre Béatrix Morin pour des accusations de crimes sexuels qu’il aurait commis entre 1970 et 1990. Il y était curé et avait la confiance de la population depuis 1984.

    Depuis quelques années, Béatrix Morin était plutôt appelé à faire des remplacements lors de certaines messes dans ses fonctions de prêtre. «Il est là depuis tellement longtemps! Cette nouvelle, ç’a jeté du monde à terre. Quand je l’ai su, je me suis dit ‘’voyons donc, qu’est-ce que c’est que ça!’’. C’était un choc, suivi d’incompréhension», raconte Brigitte Soucy, citoyenne de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup et membre de la chorale de Saint-Hubert. Cette retraitée de l’enseignement s’est aussi sentie trahie lorsqu’elle a entendu l’énumération des huit accusations auxquelles Béatrix Morin fait face : agression sexuelle, grossière indécence et attentat à la pudeur, dont quatre des cinq victimes étaient mineures.

    La situation a aussi amené Brigitte Soucy à se questionner sur ses propres agissements, alors qu’elle faisait partie de la gang des Trainés de Saint-Hubert, qui favorisait la participation des jeunes à certaines activités dans la municipalité. Mme Soucy croit que le curé de Saint-Hubert aurait pu faire d’autres victimes que les cinq dont les plaintes ont mené à des accusations criminelles. Elle dénonce du même souffle le manque de transparence et le silence radio de l’évêché après la diffusion des accusations.

    Le maire de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup, Gilles Couture, est tombé des nues lui aussi lorsque la nouvelle a été annoncée, mercredi en après-midi. «J’ai été très surpris et abasourdi. Je le rencontrais à quelques reprises, mais rien ne pouvait me laisser penser qu’il aurait commis de tels gestes (…) Les gens en parlent et la plupart sont déçus. On ne peut pas deviner une situation comme celle-là», a-t-il commenté. M. Couture ajoute qu’il s’intéressera à la suite des procédures judiciaires, alors que la prochaine comparution de Béatrix Morin a été fixée au 14 avril.

    En plus d’être le curé de Saint-Hubert pendant la période des gestes reprochés, et aumônier à l’école secondaire de Cabano, M. Morin était fortement impliqué dans la communauté. Il a participé à plusieurs levées de fonds, notamment pour la Fabrique, a été président de la Caisse populaire avant sa fusion, et animateur de pastorale à l’école primaire de Saint-Hubert.

    SERVICE D’ÉCOUTE

    «Ça été un gros choc suivi de consternation pour la communauté de Saint-Hubert. Certaines personnes ont tombé en bas de leur chaise. On a formé une cellule de crise rapidement pour permettre aux personnes qui ont besoin d’en parler de s’exprimer (…) Cela a créé une commotion ici, il avait aussi participé aux conseil d’administration provisoire pour la fondation de la Coop», explique Josée Ouellet, directrice générale de la Coop de solidarité santé de Saint-Hubert.

    Un service d’écoute et de soutien confidentiel offert par Manon Saint-Pierre, professionnelle en relation d’aide a été mis en place. Il sera offert gratuitement le mardi 11 février de 9 h à 12 h et de 13 h à 16 h. Ces rencontres sont destinées aux victimes ou aux personnes qui se sentent confrontées par cette situation. Le but de ces rencontres n’est pas de faire des dénonciations, mais simplement d’en parler et de s’exprimer. Des démarches ont été effectuées auprès de la Sûreté du Québec afin de s’assurer que cette initiative ne nuise pas à l’enquête en cours.

    «Certaines personnes peuvent vivre un sentiment de trahison et de colère, parce qu’il a aidé beaucoup de gens à traverser des périodes plus difficiles, comme des deuils ou la maladie. Elles vont peut-être s’en vouloir de n’avoir rien vu, et il faut leur enlever ce sentiment», ajoute Mme Ouellet. Il est possible de prendre rendez-vous pour une séance gratuite au 438-275-5165 ou à la réception de la Coop au 418-497-3903, poste 0.

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