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Pêche blanche

Taquiner l’éperlan…et ses voisins

durée 19 janvier 2020 | 06h57
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Le mercure affiche -12 degrés Celsius, et à découvert sur la rivière du Loup, l’effet du vent se fait bien sentir en ce 9 janvier. Ils sont pourtant plus d’une dizaine de pêcheurs à braver la morsure de l’hiver et à passer du bon temps bien au chaud dans leurs cabanes colorées installées sur le cours d’eau, près de la rue de l’Ancrage à Rivière-du-Loup.

    Martin-Olivier Saucier saisit une chaudière blanche remplie de son butin de la journée et verse son contenu directement sur la glace. Il en tombe une cinquantaine d’éperlans. «Aujourd’hui, c’est la première journée depuis le début de la saison qu’on arrive à faire nos quotas», affirme, le sourire aux lèvres, le directeur de l’Association de pêche sur glace de la rivière du Loup. Du haut de ses 21 ans, Martin-Olivier représente, pour la plupart des pêcheurs réunis sur la rivière glacée, la relève de ce loisir hivernal.

    «J’ai commencé à pêcher à trois ou quatre ans avec mon père (…) C’est une passion, c’est plaisant, je suis sur le chômage l’hiver parce que je travaille dans le domaine de la construction. J’aime ça venir pêcher et chasser aussi. Le poisson rentre ici dans le chenal et les gens vont pêcher au quai, mais l’hiver c’est tellement glacé qu’on ne peut pas mettre de ligne à terre. Alors, tu te fais une cabane, un trou dans la glace et tu pêches», explique Martin-Olivier. Treize cabanes à pêche sont ainsi installées sur la rivière, et d’autres s’ajouteront à ce nombre aux cours des prochains jours. Les installations sont certes plus modestes qu’à L’Isle-Verte, un autre secteur de la région reconnu pour la pêche blanche, mais le plaisir est au rendez-vous. L’atmosphère est à la camaraderie entre pêcheurs, qui prennent plaisir à taquiner l’éperlan, presque autant que leurs voisins de cabanes. « On est une gang, on se parle avec des petites radios. On est à la chaleur, avec des amis et on pêche. C’est un beau passe-temps, tant qu’à rien faire…»

    Les pêcheurs attirent les poissons avec des sangsues ou des crevettes qu’ils attachent à leurs hameçons. Chacun a sa petite recette, mais l’heure et l’amplitude des marées est la clé pour faire une bonne récolte. « Je viens trois heures avant la marée haute, je fais 30 minutes de stabilité avant qu’elle ne redescende et encore trois heures de marée descendante», précise Martin-Olivier.

    PASSE-TEMPS HIVERNAL

    Louis Bernatchez est au rendez-vous sur la rivière du Loup depuis trois ans pour pêcher l’éperlan. Il a été initié à la pêche blanche par Roger Hodgson, un ancien collègue pompier à la caserne de Rivière-du-Loup, et président de l’Association. « Il m’a invité à sa cabane. Je n’avais jamais essayé la pêche blanche, mais j’ai bien aimé le concept. C’est une petite place pour décrocher, c’est relaxe. Quand tu veux avoir la paix, tu t’en viens ici avec une petite radio, la chaleur, c’est un moyen de décrocher. L’hiver, ça vient qu’on vire en rond dans la maison », raconte M. Bernatchez. Lorsque la température s’adoucit, à la fin du mois de février, les pêcheurs s’installent à l’extérieur de leurs cabanes et pêchent en perçant des trous dans la glace. Ils n’hésitent pas à se lancer des défis.

    Dans la cabane ornée d’un manche à vent orangé qui ondule au rythme de la brise, on peut trouver Denis Albert, alias Monsieur Gadget, qui a bien personnalisé son environnement de pêche. Il a installé des lumières rouges au plafond, des petits ventilateurs dans les vitres pour éviter qu’elles ne givrent et d’autres lumières vis-à-vis les trous percés dans la glace. Natif de Bathurst, il s’adonne à la pêche blanche depuis plus d’une vingtaine d’années. «On est tous des retraités, ou proche de 50 ans. À un moment donné, ça va être Martin-Olivier qui va prendre la relève, et elle n’est pas forte, dans le domaine de la pêche», témoigne M. Albert. Ce dernier est retraité depuis huit ans et retrouve tous les hivers sa cabane à pêche à Rivière-du-Loup. «Tu rencontres des amis ici, que tu vois seulement pendant la saison de la pêche. Il y a de la camaraderie entre nous, on s’écoeure en se parlant avec nos radios (…) L’année passée, ç’a été très bon. On n’est pas obligé de prendre 60 poissons par jour pour être heureux», complète-t-il.

    Denis Albert précise qu’au Nouveau-Brunswick, les pêcheurs font congeler leurs poissons dès qu’il sont pêchés, puisque cette technique leur donne un gout plus doux. Il entrepose ses prises dans un traineau accroché au pas de la porte, et ramène son butin après sa séance. À partir du boulevard Cartier, on peut bien voir les petites structures colorées installées en rangée sur la rivière du Loup.

    L’Association de pêche sur glace de la rivière du Loup a acheté et complètement équipé une cabane à pêche clé pour permettre aux curieux de pratiquer ce loisir sans tracas. Les appâts sont aussi fournis, il suffit de contacter Roger Hodgson au 581-729-2470. Les revenus de location paient les assurances et le déneigement du chemin pour y accéder.

    Chacun possède d’ailleurs sa recette pour cuisiner l’éperlan, mais le classique est de rouler le poisson dans la farine et de le faire cuire dans une poêle avec du beurre et du citron. L’Association de pêche sur glace de la rivière du Loup organise par ailleurs une activité porte ouverte le 2 février, pour toute la famille en collaboration avec la Ville de Rivière-du-Loup dans le cadre de la programmation Boule de neige. Deux plages horaires sont disponibles, en fonction des marées, soit de 8 h à 11 h ou de 12 h à 15 h. Les personnes intéressées sont invitées à s’inscrire au 418-867-6678.

     

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