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La grève au CN : plus ressentie en Montérégie que dans l’est du Québec

durée 26 novembre 2019 | 16h08
  • Hugues Albert
    Par Hugues Albert

    Journaliste

    La crise provoquée chez les producteurs de grandes cultures commerciales de l’ouest du Québec par la grève de 3 200 travailleurs du CN a pris des proportions énormes. Le conflit étant maintenant réglé, en date du mardi 26 novembre, plusieurs producteurs poussent un soupir de soulagement, eux qui risquaient de perdre des sommes considérables qui peuvent varier de 100 000 $ à 400 000 $, et même plus.

    Les moyens de pression des producteurs concernés augmentaient à mesure que le conflit s’éternisait. D’ailleurs, lundi, quelques centaines d’agriculteurs ont manifesté devant les bureaux de circonscription (Papineau) du premier ministre Justin Trudeau pour dénoncer le rationnement de propane qu’ils subissaient. Le propane est un produit essentiel pour les producteurs de maïs-grain. Une fois récoltés, les grains sont traités en séchoirs afin d’en réduire l’humidité, sinon on ne peut les vendre sur le marché. Or, les distributeurs de propane avaient décidé de privilégier la livraison aux secteurs jugés essentiels comme les hôpitaux et les CHSLD, au détriment des livraisons destinées au séchage des grains.

    Pour Vallier Chouinard, président de la coop Agriscar et producteur laitier à Saint-Arsène, la région du Bas-Saint-Laurent n’était que très peu touchée par la grève des employés du CN. Les récoltes ont toutes déjà été complétées. Quelques producteurs font du maïs-grain et du soya, mais c’est surtout du maïs à ensilage qu’ils cultivent pour nourrir leur troupeau.

    Par contre, il reconnaît que l’année 2019 a été difficile pour le maïs et les céréales en raison de l’arrivée tardive de la chaleur au printemps et d’un automne qui s’est avéré ardu. «La crise provoquée par cette grève ne nous affecte que très peu, notre séchoir fonctionnant à la biomasse, à 100 % régionale, depuis 2018. Nous sommes moins dépendants du propane, qui sera utilisé uniquement si on manque de biomasse. En 2019, notre séchoir a fonctionné presque à 100 % à la biomasse.» M. Chouinard ajoute que la technologie utilisée par Agriscar à son séchoir de l’Isle-Verte pourrait provoquer une sérieuse réflexion quant à l’utilisation de biomasse par rapport au propane dans l’ouest du Québec. Par contre, les opérations de séchage dans cette région nécessitent beaucoup de propane en raison du fort volume de maïs grain à sécher.

    Le seul problème à prévoir dans l’est du Québec était l’approvisionnement en maïs grain, selon lui, mais il aurait été ressenti plus tard. Mais il n’est pas sans reconnaître les tuiles qui tombent sur la tête des producteurs de grandes cultures commerciales en Montérégie : ils n’ont pas fini de se battre. En raison de l’arrivée hâtive de l’hiver, les récoltes sont très humides et la grève au CN n’était rien pour apaiser les inquiétudes des producteurs touchés.

    De son côté, le président de l’UPA Bas-Saint-Laurent, Gilbert Marquis, résume en quelques mots la pensée de ses pairs dans ce conflit. «Le premier ministre Trudeau avait intérêt à le régler le plus vite possible. Je peux comprendre que les hôpitaux et les CHSLD soient traités de façon prioritaire, mais quand on regarde les sommes considérables que les producteurs pouvaient perdre, il y a de quoi s’inquiéter et réagir à la situation.» Ce sont deux crises dans une auxquelles étaient confrontés les agriculteurs, opine-t-il, un hiver arrivé trop tôt et la grève au CN à l’origine de la crise du propane. «Le directeur général de la coop Purdel m’indiquait que cette entreprise a des réserves de propane, mais qu’elles ne sont pas éternelles.

    Les producteurs de porc, tant les engraissements que les maternités, les producteurs de poulet et d’œufs de consommation et les producteurs de petites céréales étaient touchés directement par la crise actuelle.»

    Il était primordial de dénouer cette impasse, plaide-t-il, afin d’enlever toute cette pression sur les producteurs agricoles touchés. En guise de consolation face à cette crise, la Financière agricole du Québec se dit prête à aider les producteurs concernés.

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