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L’importance de créer une culture de l’innovation

durée 17 novembre 2019 | 07h02
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    L’innovation est un élément primordial pour le développement d’une petite ou moyenne entreprise. Le sujet est d’ailleurs revenu dans l’actualité ces derniers jours alors qu’une étude Léger, partagée par QuébecInnove, a conclu que les PME du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine ont de la difficulté à innover. Discussion avec le directeur du Service du développement économique de Rivière-du-Loup, Benoît Cayer.

    Selon cette étude* publiée le 6 novembre et commandée par le Fonds de solidarité FTQ, EY Canada et QuébecInnove, à peine une entreprise sur deux (53 %) a ainsi développé une innovation dans cette grande région au cours de la dernière année. Plus encore, 65 % des dirigeants d’entreprises questionnés considèrent que les programmes ne sont pas adaptés à leur réalité particulière. Il s’agit du plus haut taux mesuré au Québec.

    «C’est une réalité de l’on connait, souligne Benoît Cayer, d’entrée de jeu. Les grandes entreprises locomotives savent comment travailler avec les chercheurs, savent où aller pour trouver les fonds. Mais pour les entreprises plus opérationnelles, c’est souvent plus difficile, puisqu’il faut comprendre que l’entrepreneur a les deux mains dans la pâte! Il a plusieurs responsabilités au quotidien et ne peut donc pas y consacrer tout son temps.»

    S’il concède que des PME ont parfois de la difficulté à trouver les programmes d’aide financière ou simplement à y avoir accès, il réfute néanmoins cette idée selon laquelle les entreprises de la région innovent peu ou en moyenne moins qu’ailleurs au Québec. «À Rivière-du-Loup, la culture entrepreneuriale est très très forte et des entreprises sont les championnes de l’innovation.

    Plusieurs entreprises ont aussi un potentiel de développement extraordinaire, mais il faut juste trouver la manière de leur permettre d’y arriver. Il n’y a pas qu’une recette. Il faut développer une culture de l’innovation», poursuit-il. 

    Selon lui, les ressources sont nombreuses sur le territoire lorsqu’il est question d’innovation. Les centres collégiaux de transfert de technologie, comme le Living Lab en innovation ouverte, en sont de bons exemples. L’espace régional d’accélération et de croissance, mis en place par le gouvernement provincial, sera également un lieu de convergence qui facilitera la concertation, la collaboration et la communication entre les acteurs socioéconomiques pour mieux accompagner les entreprises, croit-il.

    «L’objectif est de rendre des ressources disponibles afin qu’elles captent l’essence des besoins d’une entreprise. Elles vont ensuite cibler les meilleures personnes, dans la région ou à l’extérieur, qui vont lui permettre d’avancer.»

    ENCOURAGER UNE CULTURE DE L’INNOVATION

    Dans un entretien d’une demi-heure avec Info Dimanche, le directeur du Service de développement économique de Rivière-du-Loup a répété à maintes reprises l’importance d’encourager une «culture de l’innovation» dans la région. À une ère où tout se développe très vite et que la concurrence est souvent internationale, les entrepreneurs doivent être créatifs et penser à l’extérieur du cadre établi.

    «Ce qu’on doit développer collectivement, c’est cette culture qui va nous amener à faire et penser autrement. Il y a les innovations technologiques, mais aussi celles qui ne sont pas technologiques, celles qui visent la réorganisation des façons de faire, par exemple. Elles sont tout aussi importantes», explique-t-il. 

    «Actuellement, on innove par obligation, c’est-à-dire qu’on manque de ressources, alors on se demande quoi faire. Il faut se mettre en mode changement, avoir ce désir de sortir de la zone de confort. Le modèle traditionnel de 35 h/semaine, ce n’est peut-être plus la bonne façon de procéder», image-t-il. 

    M. Cayer poursuit sa réflexion en mentionnant que les entrepreneurs doivent être ouverts à la collaboration. Ils doivent être audacieux, inventifs. «Il faut s’associer collectivement pour arriver à quelque chose. Quand tu es tout seul, tu n’as pas de poids. Il faut faire le travail collectivement pour un objectif commun, même si ce n’est toujours pas facile […] Au Bas-Saint-Laurent, à Rivière-du-Loup, on a besoin de développer cette volonté de travailler en équipe. Ça, c’est innovateur.»

    L’innovation, martèle Benoît Cayer, «ce n’est pas seulement un programme, ce n’est pas juste du financement, c’est une façon de voir les choses. Ça passe aussi par les institutions scolaires et toutes les sphères de la communauté. Ce n’est pas seulement l’affaire des entrepreneurs». «S’il y a une chose que l’étude nous a confirmée, c’est qu’il faut donner un coup de barre dans l’innovation.»

    *Notons que le sondage a rejoint 800 décideurs dans des PME de 25 à 250 employés. Dans la région du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles, 83 % des entreprises questionnées comptent entre 25 et 99 employés, ce qui exclut nécessairement de grands «innovants». 

     

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