Le projet de loi 40 dévalorise les enseignants
Le projet de loi 40 du gouvernement du Québec, modifiant principalement la Loi sur l’instruction publique relativement à l’organisation et à la gouvernance scolaires, est surtout connu en rapport avec l’abolition des conseils de commissaires des commissions scolaires, mais il comporte également plusieurs mesures qui dévalorisent les enseignantes et les enseignants, selon Natacha Blanchet, présidente du Syndicat de l’Enseignement du Grand-Portage (SEGP-CSQ).
«Depuis des années, nous travaillons à valoriser la profession enseignante. Nous souhaitons redevenir maitres de notre profession, puisque nos droits se sont érodés au fil des réorganisations du réseau, des compressions et de la gestion axées sur les résultats. Si ce projet de loi voulait nous valoriser, il rate complètement sa cible. Il dilue nos droits et tente de faire des enseignants des exécutants et des pantins qui ont de moins en moins de prises pour exercer leur jugement professionnel», a fait savoir Mme Blanchet.
Autonomie et valorisation sont deux mots que l’on entendra régulièrement dans les prochains mois puisque la convention collective des syndicats de l’enseignement affiliés à la fédération FSE-CSQ, entente survenue en 2015, se terminera au printemps 2020. «Des enseignants sont épuisés et les difficultés de recrutement sont bien réelles. Ce que nous recherchons, c’est de mettre en place des moyens pour garder et attirer des gens», a mentionné la présidente du Syndicat de l’Enseignement du Grand-Portage.
Concernant plus spécifiquement le projet de loi 40, Natacha Blanchet a noté que sa Fédération a obtenu une oreille attentive en commission parlementaire: «On sentait une réceptivité.» Localement, le Syndicat de l’Enseignement du Grand-Portage a réitéré son profond mécontentement face à son contenu : «ce projet de loi devait à l’origine revoir les structures scolaires et non porter atteinte à l’autonomie des enseignantes et enseignants.»
Le Syndicat questionne notamment les changements apportés au mode de révision des notes attribuées aux élèves. Il soutient aussi que l’autonomie professionnelle des enseignants sera cadenassée avec la création d’un comité d’engagement, par territoire de centre administratif, qui pourra faire pression pour uniformiser les pratiques selon la dernière mode pédagogique. On note également une perte de représentativité pour les enseignants puisque le nouveau comité d’engagement serait composé de : quatre enseignants, un professionnel, un représentant du personnel de soutien, quatre directions d’écoles, un directeur des services éducatifs et un membre issu de la recherche sur l’éducation. «Actuellement, il y a une parité enseignant, professionnel et soutien dans les conseils d’établissement», a expliqué Mme Blanchet.
Le Syndicat mentionne que le projet de loi amènera une formation continue imposée sans égards aux besoins et contrôlée par le ministre. De plus les enseignants pourront être sanctionnés s’ils manifestent un refus. «Pourtant c’est sur l’accessibilité et l’amélioration des activités de formation que devrait se concentrer le ministre. Je crois qu’en général les colloques et congrès sont assez bien collés à la réalité», a indiqué la présidente.
«Quand on valorise l’éducation, on valorise aussi ceux qui s’y consacrent au quotidien. La souffrance des enseignants est trop grande pour en faire fi à ce point dans un projet de loi aussi large et intrusif», a déclaré Natacha Blanchet. Le Syndicat de l’Enseignement du Grand-Portage représente environ 1 150 enseignantes et enseignants des Commissions scolaires de Kamouraska-Rivière-du-Loup et du Fleuve-et-des-Lacs. Il compte parmi ses membres du personnel enseignant de tous les secteurs : préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation générale des adultes.
14 commentaires
Que voulez-vous dire ? Seriez-vous en mesure d’élaborer, s’il vous plaît ?
Toute la mise en format de mon commentaire a été changée.. Qui a fait ça ?
Tu travailles donc à Info Dimanche et tu fais des affaires comme ça !
Jamais je ne réécrirai ici.....
Ouf..... 🤦♂️
"Qu'est-ce que vous voulez dire ?" me semble facile... et "Ouf" n'est-il pas un peu court ?
Rendre un commentaire illisible, prétendre qu'il est plein de faute et se "ouffer la couette" ne releve-t-il pas, sinon un certain synchronisme, à tout le moins une opinion partagée ici ?
C'était, moi-aussi, ma dernière visite et mon dernier commentaire sur ce site; bonne suite.
Quand j’ai demandé si vous pouvez élaborer votre question initiale qui était :
“Et vous les enseignant(E)s, pensez-vous que vous valorisez la profession ?”
C’est parce que je l’ai trouvée pertinente et je voulais explorer la question de valorisation et le rôle des enseignants à travers de votre expérience ou opinion. Mais quand j’ai reçu votre réponse qui avait un ton frustré et sans lucidité, j’ai écrit “ouf” parce que, encore une fois, on n’a pas pu avoir un débat ou une discussion interessante sur un sujet sans que ça dégénère dans la négativité presque immédiatement.
Merci.
Avez-vous les statistiques qui soutiennent votre argumentation?
Ou est-ce que votre opinion est basée sur votre expérience personnelle à l’école ?