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Questions/réponses avec deux pilotes des Snowbirds

durée 24 août 2019 | 07h31
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Parmi les emplois les plus excitants que l’on puisse avoir, être pilote pour les Snowbirds doit certainement se retrouver en haut de la liste. Alors que le ciel de Rivière-du-Loup s’apprête à être le terrain de jeu du 431e Escadron de démonstration aérienne des Snowbirds des Forces canadiennes, Info Dimanche a eu l’opportunité de rencontrer deux Québécois qui ont cette chance, les capitaines Kevin Domon-Grenier et Pierre-Marc Deschênes, afin qu’ils nous parlent de leur expérience. 
     
    Le capitaine Kevin Domon-Grenier pilote le Snowbird 5 (second centre arrière), alors que le capitaine Pierre-Marc Deschênes est aux commandes du Snowbird 7 (ailier gauche extérieur). Ils ont tous les deux été sélectionnés pour joindre l’escadron de démonstration en 2017. 
     
    > Est-ce que c’est un rêve réalisé d’être pilote des Snowbirds? 
     
    Capt Kevin Domon-Grenier : Quand j’étais très jeune, ils sont venus au-dessus de la ville de Saint-Raymond (Portneuf). Ils étaient aussi venus dans mon école et c’est là que je me suis dit que c’est ce que je voulais faire dans la vie. Je suis un peu surpris d’être rendu ici aujourd’hui, mais ç’a marché! […] Je me trouve aussi pas mal chanceux, parce que c’est ma femme, Sarah Dallaire, qui vole le Snowbird #2. On se promène donc ensemble sur la route depuis deux ans. 
     
    Capt Pierre-Marc Deschênes : Je viens de Tadoussac, donc je voyais régulièrement des CF18 Hornet de Bagotville survoler la maison. Depuis que j’ai 4-5 ans, je dis que je vais faire ça. Les Snowbirds, c’est une opportunité qui s’est présentée dans ma carrière et c’est incroyable. Pour un pilote, c’est que du plaisir. 
     
    > Comment devient-on pilote un pilote des Snowbirds? 
     
    Capt Domon-Grenier : Il faut d’abord être membre des Forces canadiennes et avoir accumulé plus de 1000 heures de vol dans un avion à haute performance. Il faut déposer sa candidature pour joindre l’escadron. Les candidats sont ensuite soumis à plusieurs tests [destinés à juger de leur aptitude à voler en formation].
     
    Une fois choisi, tu commences l’été suivant. En avril, on quitte la base de Moose Jaw (Saskatchewan) pour se rendre à Comox (Colombie-Britannique), où on s’entraine pendant deux semaines au-dessus de divers types de terrains.
     
    > Le type de terrain fait vraiment une différence? 
     
    Capt Domon-Grenier : Oui. Quand on est dans un spectacle où le site est entouré de montagnes, c’est beaucoup plus difficile de «plonger». Au-dessus des lacs et de l’océan, quand c’est très calme, on n’a aucune perspective de la profondeur. Il faut donc s’entrainer pour cela. À Rivière-du-Loup, il n’y a pas de problème. 
     
    > Après plusieurs dizaines de spectacles, y a-t-il toujours autant d’adrénaline? 
     
    Capt Domon-Grenier : L’adrénaline est toujours là, c’est toujours excitant. L’aspect un peu plus routinier, c’est que le spectacle est toujours le même, mais c’est aussi ce qui fait qu’il est sécuritaire. 
     
    Capt Deschênes : On essaie toujours d’être meilleurs et encore meilleurs. Après chaque performance, il y a toujours des petits détails qu’on veut améliorer, alors ce n’est jamais redondant. On a hâte au prochain vol pour faire encore mieux, c’est une course contre l’excellence. 
     
    > Est-ce qu’on s’habitue à voler aussi proche l’un de l’autre (distance d’environ 1,2 m)?
     
    Capt Domon-Grenier : Nous pilotons aux mains et à l’œil. C’est comme n’importe quoi, quand on fait ça tous les jours, ce n’est pas facile, mais ça le devient davantage qu’au début. C’est beaucoup de travail, mais ça devient plus naturel. 
     
    Capt Deschênes : Tu t’habitues. Au début, on commence plus large et on se rapproche. Avec le temps, c’est mieux, mais ça reste…proche […] Si tu prends une demi-seconde pour regarder ailleurs, le cadran de l’essence par exemple, tu es déjà descendu d’un pied. Il faut vraiment être fixé sans arrêt. 
     
    > À quel point est-ce une fierté de faire partie de ce groupe? 
     
    Capt Deschênes : C’est vraiment une fierté, puisqu’on représente tous les membres des Forces canadiennes qui sont déployés un peu partout. On montre aux Canadiens notre professionnalisme, notre esprit d’équipe et notre talent. 
     
    Je viens de l’autre bord du fleuve, alors j’avais la date de ce spectacle encerclé au calendrier. On avait vraiment hâte de venir ici, c’est vraiment le fun
     
    Capt Domon-Grenier : C’est aussi notre fierté de voler le Tutor (CT-114) et de montrer aux autres équipes ce qu’on est capable de faire avec cet avion-là. 
     
    > Comment décrire la sensation de voler avec les Snowbirds?
     
    Capt Domon-Grenier : Comme des montagnes russes que tu es capable de contrôler et que tu fais avec un groupe d’amis en même temps. Ce n’est pas facile à décrire!
     
     
    INFORMATIONS EN BREF 
     
    • Les Snowbirds pilotent le Tutor (CT-114) de Canadair, un avion à réaction construit au Canada utilisé pour l’entrainement de base des pilotes entre 1963 et 2000. 
    • Au cours d’une démonstration aérienne, les Snowbirds peuvent voler à des vitesses comprises entre 100 nœuds (185 km/h) et 320 nœuds (590 km/h).
    • Dans bon nombre des formations, la distance entre les avions des Snowbirds est d’environ 1,2 m (4 pi).
    • En moyenne, les Snowbirds participent à une soixantaine de spectacles aériens chaque année. 
    • L’écusson des Snowbirds rend hommage au lieu où se situe la base d’attache : Moose Jaw (Saskatchewan)
    • Les Snowbirds doivent leur nom à Douglas Farmer, élève d’une école élémentaire de la BFC Moose Jaw, qui a remporté le concours «Nommez l’équipe de démonstration» en 1971.

     

    commentairesCommentaires

    1

    • CCB
      Constance Céline B
      temps Il y a 4 ans
      Merci pour la virtuosité de vos chorégraphies.
      J'aime la danse sous plusieurs formes. BRAVO!
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