Les agriculteurs respirent un peu mieux : la première coupe de foin est excellente
La sècheresse qui a sévi au Bas-Saint-Laurent en 2018 a donné des maux de tête à de nombreux agriculteurs de la région. Ceux-ci peuvent espérer mieux cette année à la suite d’un printemps qui a permis une bien meilleure récolte de foin pour la première coupe.
Rencontré le 5 juillet dernier par Info Dimanche lorsqu’il emballait du foin dans l’un de ses champs, Mathieu Fillion de la ferme Figali Inc. de Cacouna a confirmé que la saison avait bien débutée : «La première coupe est très bonne, deux fois supérieure à l’an dernier.»
Cependant, le producteur agricole ne se réjouissait pas trop vite puisque les deuxième et troisième coupes de foin pourraient encore souffrir d’une sècheresse. La météo prévue pour les deux prochaines semaines, avec seulement de faibles précipitations, pourrait rendre ses craintes concrètes. «Nous avons débuté la récolte deux semaines en retard cet été et cela peut également avoir des répercussions sur la troisième coupe», a ajouté M. Fillion.
Alain Proulx, directeur du Centre de services de Rivière-du-Loup de la Financière agricole du Québec, corrobore l’analyse de Mathieu Fillion. «Les gens sont contents cette année, en général les rendements sont très bons en première coupe. Des agriculteurs ont terminé cette première coupe, les autres en sont à 95 % et la complèteront cette semaine avec le beau temps prévu» a précisé M. Proulx lundi.
Comme le producteur, le représentant de la Financière agricole du Québec demeure prudent pour le reste de la saison. «Au Bas-Saint-Laurent encore cette année, nous observons moins de précipitations que dans d’autres régions du Québec. On n’est pas en surplus d’eau présentement, les terrains sont secs. C’est bon pour le tourisme, mais moins pour les agriculteurs. Pour tout le monde, l’idéal est qu’il pleut la nuit et qu’il fasse beau le jour, nous l’avons déjà vécu dans le passé», a-t-il noté.
Pour de bonnes récoltes, ça prend des quantités d’eau à des moments opportuns. Les rendements des deuxième et troisième coupes de foin dépendent donc de Dame Nature. Il est trop tôt pour analyser dans son ensemble la saison estivale 2019, elle pourrait cependant permettre aux agriculteurs de refaire des réserves en foin. «Puisque les années 2017 et 2018 ont été problématiques à ce niveau, des producteurs n’en ont plus et ont dû acheter du foin sur le marché à prix d’or l’an dernier. De plus pour certains, ça pressait ce printemps pour avoir le foin de la première coupe. Ça prend de deux à trois ans pour refaire des réserves», a expliqué M. Proulx.