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Cannabis médicinal : discussions et création d’une coopérative à Trois-Pistoles

durée 5 juillet 2019 | 06h02
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    C’est cette fin de semaine, du 28 au 30 juin, qu’était tenue la 2e édition du Festival du Bon Plant de Trois-Pistoles. Une occasion pour le public et différents spécialistes de s’entretenir au sujet du cannabis médicinal, mais également pour l’organisation de lancer officiellement une coopérative de solidarité qui y sera dédiée. 

    Selon Mikaël Rioux, l’un des organisateurs de l’événement, un mouvement encourageant un meilleur accès au cannabis médicinal se développe actuellement au Québec. Il se dit d’ailleurs très fier du travail accompli par le festival ces derniers jours. La programmation comprenait plusieurs conférences, mais aussi des spectacles de chanson et d'humour. 

    «Nous avons accueilli toute la fin de semaine des intervenants de qualité, des gens qui connaissent leur domaine (…) Au Québec, cet expertise-là est encore à développer, nous sommes dans une phase embryonnaire si je peux dire, mais c’est pour cela que nous existons. Nous sommes les seuls dans la province à faire un événement du genre et on espère que les initiatives vont se multiplier.»

    S’il estime que la curiosité s’accentue au sujet des propriétés thérapeutiques de la plante, Mikaël Rioux regrette que cet aspect ait été négligé dans l’espace public depuis la légalisation du cannabis récréatif à l’automne 2018. 

    «Pourtant, c’est beaucoup plus important [que le récréatif]. Quelqu’un qui est aux prises avec des problèmes de santé et qui voudrait avoir accès à cette alternative-là, c’est difficile, puisque même les médecins ne sont pas formés pour prescrire. Ils connaissent mal la substance, ne savent pas les effets positifs ou négatifs. C’est une plante complexe et il y a beaucoup de choses à apprendre (...) On avance, mais il faudrait que la médecine moderne, je pense au Collège des médecins, se mette au gout du jour. Il faut arrêter de la voir comme une drogue dangereuse qui fait peur», clame-t-il. 

    Du même souffle, M. Rioux déplore qu’il y ait toujours une stigmatisation du cannabis. «Il y a 150 ans, c’était la plante la plus poussée, mais elle a été démonisée au cours des 70 dernières années (…) Aujourd’hui, même après la légalisation, les consommateurs sont toujours gênés. Quand on regarde notre culture par rapport à la consommation d’alcool, ça ne fait pas de sens.»

    COOPÉRATIVE DE SOLIDARITÉ 

    Reste que tout cela est en train de changer, tranquillement. De plus en plus de pays légalisent le cannabis, autant sur le plan récréatif que médicinal. «C’est un mouvement qui n’ira pas dans le sens inverse. C’est parti pour rester», croit d’ailleurs le militant. 

    C’est également dans cet esprit que le Festival du Bon Plant a été l’hôte du lancement d’une coopérative de solidarité. Ce projet, présidé par Mikaël Rioux lui-même, vise à mieux faire connaître les propriétés thérapeutiques du cannabis et à offrir des conseils aux patients.

    «On avait envie d’aller plus loin que le festival, de structurer le mouvement et la coopérative est un très beau modèle pour le faire. L’idée, c’est de se monter un cabinet d’experts-conseils dans plusieurs domaines : la santé publique, le cannabis médicinal, la production et l’accompagnement pour l’autoproduction lorsque ce sera légal et mettre tout le monde en contact», explique-t-il en ne cachant pas le côté revendicateur de la coop. 

    «On va aussi faire de la représentation auprès du gouvernement. Pourquoi est-ce encore illégal de faire pousser cette plante-là ici alors que tout le monde peut produire de la bière à la maison? Le cannabis, encore une fois, souffre des stigmates de 70 ans de prohibition», ajoute-t-il.  

    Au cours des prochains mois, les choses devraient se dérouler rondement pour la coopérative. Un site Web sera notamment créé comme lieu de rendez-vous. Mikaël Rioux ne cache pas non plus la volonté de la coopérative d’avoir éventuellement une chaine directe entre un microproducteur, un dispensaire et les patients.

    «La consommation de cannabis médicinal demande un suivi très rapproché, très personnalisé avec le patient, puisque personne n’a les mêmes besoins ou réagit de la même façon (…) Ce qu’on aimerait, c’est avoir notre propre microproducteur. Celui-ci fournirait le dispensaire qui, à son tour, transformerait le produit et assurerait le suivi avec le patient.»

     

     

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