Terres agricoles et lots boisés : ses taxes grimpent de 52 %
Jacques Lavoie de Pohénégamook possède une ferme laitière et six lots boisés dans la municipalité de Pohénégamook. Quand il a reçu son compte de taxes pour l’année 2019, il a été fort surpris de constater qu’il devait payer beaucoup plus, une augmentation de 52 % sur sa facture, avec l’entrée en vigueur d’un nouveau rôle d’évaluation municipale pour trois ans.
«C’est le double pour mes lots», a-t-il lancé. M. Lavoie a donné les chiffres pour certains de ses six terrains. «Un plus petit passe de 114 $ en taxes à 231 $. Un autre qui se situe sous la moyenne, monte de 205 $ à 405 $. J’ai un terrain boisé dont l’évaluation a augmenté de 22 600 $, passant de 53 800 $ à 76 400 $», mentionne le producteur agricole.
«J’ai parlé à d’autres propriétaires et je ne suis pas le seul dans cette situation. C’est la première fois que c’est salé comme ça», a-t-il ajouté. Le 1er novembre dernier, la Ville de Pohénégamook a déposé le nouveau rôle d’évaluation pour les années 2019-2020-2021. «Les valeurs des propriétés ont diminué dans certains secteurs de la municipalité, tandis que d’autres ont augmenté. Les catégories foncières résiduelles et agricoles étant les plus impactées, le taux de la taxe foncière générale de ces deux catégories est passé de 1.15 $/ 100 $ d’évaluation à 1.11 $/ 100 $ d’évaluation et ce, afin d’amoindrir les impacts sur leur compte de taxes 2019», a expliqué le conseil municipal après l’adoption des prévisions budgétaires 2019.
«Nous avions reconduit il y a trois ans l’ancien rôle d’évaluation municipale, ça faisait donc six ans avec les mêmes bases. La Ville avait l’obligation après six années de mettre à jour ces données, la plupart des gens l’ont compris», a mentionné la mairesse Louise Labonté. «Il y a une période au cours de laquelle les citoyens peuvent demander une révision, mais il y a des frais», a noté Mme Labonté.
LE MARCHÉ À LA HAUSSE
Selon M. Lavoie, la présence de plusieurs érablières sur le territoire pourrait expliquer en partie cette augmentation importante du prix des boisés privés. «Les lots vendus pour la production acéricole augmentent la valeur générale», a-t-il mentionné. «Quand il y a des ventes au-delà de l’évaluation municipale, ça fait monter la valeur de l’ensemble des propriétés», a ajouté Mme Labonté.
Sur ses lots, l’agriculteur n’a que très peu d’érables. «Je possède une érablière de 1 700 entailles que je n’exploite plus depuis quelques années. C’était à l’ancienne avec des chaudières, pour la famille», a-t-il souligné. Il évalue le potentiel acéricole à 4 000 entailles sur ses terres, ce qui s’avère très peu si l’on considère que de nombreuses érablières au Témiscouata peuvent compter de 20 000 à 30 000 entailles et certaines beaucoup plus.
La hausse du prix des terres agricoles a également été confirmée au cours des dernières années dans le Bulletin Transac-TERRES produit par la Financière agricole du Québec. Dans son édition 2018, on y mentionne que la valeur moyenne à l’hectare des terres agricoles au Bas-Saint-Laurent est passée de 3 947 $ en 2016 à 4 522 $ en 2017, un écart de 15 %. Les terres agricoles regroupent, en plus des terres en culture, toutes les autres superficies agricoles, dont les pâturages, les vergers, les érablières et les boisés.
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