La saison des sucres 2018 : catastrophique !
La saison des sucres cette année est à toutes fins utiles terminée pour plusieurs acériculteurs de la région. Dans la réalité, y en a-t-il eu une ? C’est la question que plusieurs doivent se poser au terme de ce passage à vide qui a entrainé son lot de frustration.
Si on peut y aller d’une comparaison, la saison 2018 ressemble beaucoup à celle de 2007, laquelle avait été bien piètre, analyse la présidente du Syndicat des producteurs acéricoles du Bas-Saint-Laurent/Gaspésie, Sylvie Laliberté.
«Je ne sais pas si nous allons avoir une moyenne de deux livres de sirop à l’entaille au Bas-Saint-Laurent quand nous avons enregistré une moyenne de 3,8 livres l’an dernier», déplore-t-elle. Et les perspectives de revenus ne sont guère réjouissantes pour l’ensemble avec un maigre 15 millions de livres livrés à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) versus 35 millions l’an dernier.
La saison 2018 des sucres passera à l’histoire pour son piètre bilan, tout à fait à l’opposé de la saison 2017 qui en fut une de tous les records. «Plusieurs producteurs vont cogner à la porte de la Financière agricole pour être indemnisés et nous risquons d’avoir un classement de sirop industriel qui n’est pas payé tout de suite. Si je regarde de mon côté, notre érablière avait produit entre 4,2 et 4,3 livres à l’entaille en 2017. Cette année, ça va ressembler à 1,5 lb. Ceux qui vont performer le plus en région vont atteindre les 2 livres !»
La température en cette saison 2018 n’a pas été favorable du tout. Le froid constant des dernières semaines de mars et des premières d’avril a fait en sorte que les acériculteurs n’ont pu commencer à produire du sirop que très tardivement, soit vers les 17 ou 18 avril, ajoute la présidente du syndicat, estimant qu’en aucun temps la météo n’a été du côté des producteurs.
La fin de semaine des 21 et 22 avril, le thermomètre est monté à plus de 16 degrés, mais ce temps trop clément se maintenait la nuit quand il aurait dû redescendre sous zéro.
Autre facteur considérable dans le cours normal d’une saison des sucres, plus la saison avance et plus le goût de la sève change. Il est donc préférable que les coulées de sève arrivent au moment opportun, ce qui n’a pas été le cas cette année. La saison des sucres est terminée quand les bourgeons éclosent.
«Nous faisons d’habitude notre sirop fin mars, ce jusque vers la troisième semaine d’avril. Cette année, ça a été gelé dur trop longtemps et la base des arbres était prise dans la glace.»
Ce début de saison tardif n’aura toutefois pas d’impact sur les ventes d’acériculteurs déjà bien établis, car ils ont accès depuis 2009 à un programme d’assurance-récolte de la Financière agricole du Québec. Les nouveaux producteurs sont les plus vulnérables en raison de leur faible contingent et de leur absence de stock de réserve. Sylvie Laliberté incite ceux-ci à communiquer avec la FPAQ, afin de la sensibiliser à leur réalité et d’amorcer une réflexion pour trouver des solutions.
«Nous aurons une rencontre du conseil d’administration du syndicat régional le 11 mai prochain et les sujets de discussion ne manqueront pas !»
Sylvie Laliberté conclut sur ces mots : «Tu peux avoir les équipements les plus sophistiqués qui soient en acériculture, si Dame Nature n’est pas de ton côté une saison donnée, tu ne pourras faire de miracle !» Comme ça a été le cas cette année.
11 commentaires
Quand votre commerce traverse une mauvaise passe vous pouvez tenter de prendre des mesures pour en atténuer les effets. Genre promotions, publicités, réductions de dépenses.
Pour un acériculteur ou un cultivateur quand la nature ne coopère pas il n'y a rien qu'ils peuvent faire pour contrer ça. C'est pour ça qu'ils ont des assurances récolte.
Aux anonymes réaliste, décourageant, Frank, les acériculteurs s'en sont t'ils pris à vous? Ils seulement fait un bilan négatif de leur année. Ils n'ont pas été chialer après vous.