Le Centre d’apprentissage Clé, c’est bien plus que des mots
C’est avec enthousiasme que le Centre d’apprentissage Clé de Saint-Cyprien participe à la troisième édition de la Semaine de l’alphabétisation populaire, une initiative du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ) et de ses 75 membres, qui se tient cette année du 2 au 6 avril.
Pour l’occasion, le Centre d’apprentissage Clé organise une activité avec ses participants en alpha sur l’heure du conte, c’est-à-dire que chacun à tour de rôle aura à raconter une histoire vécue.
«En tant que membre du RGPAQ, nous unissons notre voix à celle de tous les groupes populaires d’alphabétisation du Québec pour rappeler l’importance de nos organismes dans l’accompagnement des personnes peu alphabétisées», indique Léonie Plourde, coordonnatrice du Centre d’apprentissage Clé. Rappelons qu’au Québec, plus d’un million d’adultes ont de grandes difficultés avec la lecture et l’écriture. Pour bon nombre d’entre eux, entreprendre une démarche d’alphabétisation n’est possible que dans le cadre non formel offert par les groupes populaires. En effet, le réseau des groupes populaires d’alphabétisation est une réponse alternative qui leur est proposée pour renouer avec l’écrit, améliorer leurs conditions de vie et celles de leur famille ainsi qu’exercer leurs droits.
UN AVENIR INCERTAIN?
En novembre dernier, le Centre d’apprentissage Clé a reçu la confirmation du ministère de l’Éducation de l’augmentation de sa subvention à la mission pour les cinq prochaines années. Rappelons qu’en décembre 2016, le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx, annonçait un investissement supplémentaire dans le Programme d’action communautaire sur le terrain de l’éducation (PACTE) afin de mieux soutenir les organismes dans la réalisation de leur mission. «Cette augmentation est la bienvenue, d’autant plus que la subvention de notre organisme n’a jamais été indexée et que la dernière augmentation significative et récurrente obtenue remonte à une décennie», souligne Mme Plourde.
«Nous sommes tout de même inquiets pour l’avenir de notre reconnaissance et de notre financement au ministère de l’Éducation», poursuit Léonie Plourde. En effet, tous les organismes financés au PACTE ont appris que la convention d’aide financière qu’ils viennent de signer pour cinq ans et se terminant en 2022, pourrait faire l’objet de modifications, et ce, dès l’été 2019, à la suite de la révision du cadre normatif du PACTE.
La mobilisation des dernières années pour faire reconnaître la pertinence des organismes d’alphabétisation populaire et la nécessité de rehausser et d’indexer leur financement à la mission a porté ses fruits. Force est de constater que la lutte doit se poursuivre, car malgré les gains des derniers mois, l’avenir des organismes n’est toujours pas assuré.