Les défis du Témiscouata pour devenir plus attractif
Une activité brunch a précédé le 19e Salon de l’emploi du Témiscouata tenu à l’École secondaire de Cabano le 22 mars. Jean Dubé, directeur de l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional, a parlé des défis du Témiscouata pour devenir plus attractif pour les jeunes scolarisés et les entreprises.
M. Dubé est originaire du quartier Notre-Dame-du-Lac à Témiscouata-sur-le-Lac. Il possède un doctorat en aménagement du territoire et il a été enseignant quelques années à l’Université du Québec à Rimouski. De plus, il est l’auteur d’une quarantaine de publications. «Je n’ai pas de solution miracle. Le Témiscouata a plein de défis, il faut les aborder pour en sortir un peu plus grand, un peu plus fort, établir des stratégies», a-t-il mentionné à la centaine de personnes présentes.
Le conférencier a d’abord indiqué cinq tendances observées : la hiérarchie régionale (Rimouski 45 000 habitants, Rivière-du-Loup 20 000 personnes et Matane 15 000 habitants), l’industrie manufacturière de plus en plus éclatée, les retraités qui reviennent en région, les difficultés à reconvertir des vieilles régions industrielles et le déclin des régions périphériques.
Jean Dubé a expliqué, ce qui était déjà un constat pour beaucoup de personnes, que le Témiscouata fait face à la croissance des villes qui sont en périphérie de son territoire : Rimouski, Rivière-du-Loup et Edmundston. Il a également souligné que le vieillissement de la population fait en sorte que beaucoup de gens quittent le marché du travail en même temps, plus que le nombre de jeunes qui y entrent. «À court terme, il y a une concurrence entre les entreprises pour la main-d’œuvre. À long terme, la robotisation et l’informatisation sont des avenues à considérer, mais ça prend beaucoup d’argent. On observe un vieillissement plus marqué au Témiscouata que pour les autres régions», a-t-il précisé.
L’un des défis du marché du travail est donc d’attirer des jeunes. Selon M. Dubé, le Témiscouata aura plus de difficultés à récupérer des jeunes avec des diplômes universitaires qui ont tendance à rester dans les villes. «Vous devez dresser un profil des jeunes à attirer», a-t-il souligné. Concernant les travailleurs étrangers, il a indiqué que les gens de la région doivent d’abord être prêts à leur faire une place afin de faciliter leur intégration. «Il faut les attirer et qu’ils acceptent de rester», a-t-il mentionné.
Le conférencier a parlé d’un autre phénomène observé : les retraités qui travaillent à temps partiel. «Mais comment ajuster une ligne de production pour des travailleurs à temps partiel, deux ou trois jours par semaine et qui ne veulent pas faire de temps supplémentaire?», a-t-il lancé.
«J’étais ici pour soulever des défis. Le vrai défi, c’est que les gens aient le désir de s’établir chez-vous, plus ici qu’ailleurs», a conclu Jean Dubé. Un auditeur attentif a d’ailleurs noté que le choix de vivre en région n’était pas seulement un choix de travail.