Les trois ans de la réforme du système de santé vus par la CSN
Trois ans après l’adoption sous bâillon du projet de loi 10 par le gouvernement du Québec, les impacts néfastes de la réforme du ministre de la Santé Gaétan Barrette continuent de se faire sentir sur le personnel du CISSS du Bas-Saint-Laurent, estiment la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et le Conseil central du Bas-Saint-Laurent - CSN (CCBSL-CSN).
Les deux organisations soulignent que la réforme qui désorganise le réseau de la santé et des services sociaux s’en prend directement aux conditions de travail du personnel. Pour ces syndicats, la négociation locale en cours dans la région doit permettre de changer de cap et d’améliorer les conditions de travail pour mieux répondre aux besoins de la population.
C’est le 6 février 2015 que le gouvernement provincial adoptait sous le bâillon le projet de loi 10 qui a entrainé la création de mégastructures. C’est à ce moment que le CISSS du Bas-Saint-Laurent a été créé.
Trois ans plus tard, la réorganisation est loin d’être complétée et le bilan de cette réforme est sombre, croient les syndicats. Elle a mené, selon eux, à une surcharge encore plus grande des salariés du réseau, à la centralisation de plusieurs services pour la population, à une complexification du quotidien au travail du personnel et à une désorganisation du personnel d’encadrement qui malgré l’objectif de réduction du ministre de la Santé, n’ont cessé d’augmenter.
«Dès son adoption, la réforme Barrette avait pour objectif de bâillonner le réseau. Elle concentrait comme jamais les pouvoirs entre les mains d’un ministre qui n’écoute personne. Elle voulait faire taire celles et ceux qui ont à cœur d’offrir des services de qualité à la population. Heureusement, les voix continuent de s’élever dans la région contre cette réforme et c’est bien ce que nous entendons continuer de faire dans les prochains mois», explique Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent.
Le projet de loi 10 force la renégociation de la convention collective locale du personnel du réseau de la région. Pour la FSSS-CSN, cette négociation doit permettre d’agir sur des enjeux comme la surcharge de travail, l’épuisement et la pénurie de personnel. C’est pourquoi, le Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l’administration du CISSS du Bas-Saint-Laurent veut obtenir plus de stabilité, une plus grande conciliation travail-famille-études et moins de précarité au travail.
«Le CISSS du Bas-Saint-Laurent doit se mettre à l’écoute des préoccupations du personnel et de la population. Il faut offrir plus de stabilité et de meilleures conditions de travail pour améliorer les soins à la population de la région, retenir son personnel et attirer la relève. La pénurie de personnel occasionne des effets négatifs sur la main d’œuvre en place tant au niveau de la formation, de l’orientation, de la prise de vacances ou de congés, et même tout simplement les pauses et les repas, nous avons actuellement la recette parfaite pour dégarnir le réseau», lance Denis Ouellet, vice-président régional de la FSSS-CSN.
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés.