Le SCFP soutient que le personnel est à bout de souffle au CISSS-Bas-Saint-Laurent
Le Syndicat canadien de la fonction publique dans le Bas-Saint-Laurent (SCFP 5007) dénonce la situation qu'il décrit comme insoutenable que vivraient les patients et le personnel depuis les fusions qui ont donné naissance au Centre intégré de santé et services sociaux du Bas-Saint-Laurent (CISSS-BSL).
Par voie de communiqué, le syndicat affirme que le CISSS obligerait, sous la menace, le personnel à faire des heures supplémentaires toutes les semaines. Que ce soit les préposés aux bénéficiaires (PAB), les intervenants, les auxiliaires en santé et services sociaux (ASSS), les employés de l'entretien ménager, du service alimentaire, de la buanderie, etc.
Le temps supplémentaire (TSO) est normalement utilisé en dernier recours et le salarié n'a pas l'obligation de faire plus de 4 heures de TSO. «J'ai même une dame qui a travaillé 24 heures en ligne et un autre qui après avoir fait 16 h s'est endormi au volant en retournant chez lui et a eu un accident», a dénoncé la présidente du syndicat, Johanne Campagna.
Le syndicat reproche au CISSS une diminution de la qualité des soins aux patients. Selon les normes du réseau de la santé, il doit y avoir un préposé pour 6 ou 7 patients. Le SCFP affirme voir régulièrement de 9 à 10 patients par préposé et même jusqu'à 16 dans les dernières semaines.
Le syndicat reproche à l'employeur de ne pas remplacer les postes vacants et de ne pas tenir compte des besoins en soins des nouveaux bénéficiaires. Du même souffle, il soutient que cette situation engendre de l'épuisement, des arrêts en maladie et des démissions.
Si le SCFP applaudit la mise en place d'un deuxième bain par le ministre Gaétan Barrette, il rappelle que les gestionnaires ont créé des postes de bain en bonifiant des postes existants ou créant des postes à temps partiel.
Les préposés peuvent être obligés de donner jusqu'à 10 bains dans la journée, en plus d'aider à l'alimentation des patients. La durée maximale d'un bain est d'environ 55 minutes. «Dans ce contexte, comment donner des soins de qualité dans ce délai? C'est encore le patient qui écope et le personnel qui s'épuise», ajouter la présidente du SCFP 5007.
De plus, le syndicat argüe que si les employés ne sont pas assez vite, ils sont sanctionnés ou sont congédiés. «Tout cela parce que le personnel a à cœur de donner des soins de qualité, mais le système ne voit que le budgétaire et non pas la qualité des soins qu'un système public doit assurer», peut-on lire dans le communiqué
«Pourtant, que ce soit pour le TSO, ou le code blanc (obligation des employés d'intervenir physiquement lorsqu'un patient est en crise) ou encore pour le deuxième bain, nous avons proposé des solutions intéressantes qui ont été rejetées par les dirigeants du CISSS du Bas-Saint-Laurent», a conclu Mme Campagna.
SCFP
Comptant près de 116 000 membres au Québec, le SCFP représente 23 678 membres dans le secteur de la santé et des services sociaux au Québec au Québec, dont 2100 membres au CISSS-BSL. Il est le plus grand syndicat affilié à la FTQ.