Optilab : les syndicats s'inquiètent du transport d'échantillons
Les divers syndicats s'inquiètent de la centralisation des laboratoires prévue dans le projet Optilab, qui a eu l'aval du ministre de la Santé Gaétan Barrette le 28 septembre. Les échantillons à analyser au Centre hospitalier régional du Grand-Portage de Rivière-du-Loup devraient être envoyés à 70 % vers l'Hôpital régional de Rimouski, sauf en cas d'urgence.
«On s'inquiète de la viabilité des échantillons. Certains partiront du Kamouraska. S'ils s'altèrent en pleine tempête, il arrive quoi? On devra recommencer les examens aux patients ?», se questionne Sylvain Lirette, président de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux. Ce dernier demande un moratoire sur cette centralisation des laboratoires. L'établissement de Rimouski a été identifié comme laboratoire central pour tout le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. «Les tests d'urgence pourraient s'effectuer encore dans les laboratoires associés», confirme-t-il.
Il déplore que le ministre de la Santé Gaétan Barrette ne tienne pas compte des réalités géographiques des diverses régions du Québec. M. Lirette estime ne pas avoir eu réponse à ses questions à propos des économies qui seraient réalisées au Bas-Saint-Laurent, avec ces nouvelles mesures.
La direction du CISSS du Bas-Saint-Laurent a confirmé aux syndicats que le transport des échantillons sera complètement assumé par le secteur privé. «On vient de perdre le contrôle de la qualité des échantillons, en plus de faire un énorme cadeau aux entreprises de transport qui vont se multiplier pour profiter de cette nouvelle manne. C'est une privatisation en douce qui se fait encore une fois au détriment de la population», fulmine Yanick Proulx, président du Conseil régional de la FTQ pour le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine.
TRAVAILLEURS CONCERNÉS
À Rivière-du-Loup, 35 travailleurs sont concernés par ces changements. Trois-Pistoles possède également un laboratoire, avec deux technologues médicaux. À Témiscouata-sur-le-Lac, on en compte 13. À La Pocatière, on retrouve plus de 15 employés en laboratoire.
Selon la CSN, les mesures annoncées prévoient une diminution de 10 à 20 % des heures travaillées en laboratoire sur une période de cinq ans. Du côté du gouvernement, on estime que cette réforme est incontournable. Elle permettrait de réaliser des économies estimées à environ 75 M$.
Le 22 septembre, une pétition de 20 000 noms avait été déposée à l'Assemblée nationale pour demander un moratoire sur le projet Optilab.