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Le nouveau visage de la pauvreté

durée 26 mai 2015 | 13h33
  • Nicolas Ouellet
    Par Nicolas Ouellet

    journaliste

    Rivière-du-Loup – Sous-financé par rapport à la demande sans cesse croissante pour ses services, le Carrefour d’initiatives populaires (CIP) de Rivière-du-Loup n’a d’autre choix que de restructurer ses services. L’organisme agit ainsi pour poursuivre sa mission qui est d’assurer les besoins en sécurité alimentaire et favoriser l’autonomie alimentaire des personnes à faible revenu de la MRC.

    Les services dispensés par le CIP sont offerts par le restaurant populaire la Bouffe Pop, le Comptoir de récupération alimentaire, les Cuisines collectives la Bouée Culinaire et les dépannages alimentaires d’urgence.

    Parmi les modifications aux services, notons que le CIP cesse sa collaboration avec le Centre d’action bénévole (CAB) des Seigneuries dans le service de Popote roulante, en raison d’un déficit financier. Autre changement, la Bouffe Pop servira un repas complet à 4$ une fois par semaine, le jeudi, à compter du mois de septembre, au lieu de deux.

    L’accès au Comptoir de récupération alimentaire sera pour sa part bonifié, avec une opportunité supplémentaire de s’en prévaloir le mardi en fin de journée et le vendredi sur l’heure du midi. Enfin, le dépannage alimentaire d’urgence est accessible les mercredis de 13h à 15h et en tout temps par téléphone (boite vocale) au 418 867-5735, poste 218.

    Le CIP se fait un devoir de maintenir une grande accessibilité à ses services avec les moyens à sa disposition. Conscient que la demande augmente d’année en année, les employés et les bénévoles du Carrefour travaillent d’arrache-pied chaque jour pour maintenir le navire à flot et réponse aux besoins grandissants de la population.

    DEMANDE CROISSANTE

    Pour Karine Jean, agente de développement communautaire au CIP, le visage de la pauvreté change. L’aide alimentaire n’est pas nécessairement requise uniquement par les moins bien nantis de la société, mais aussi par les travailleurs, qui vivent parfois des coups durs temporaires.
    «Tout augmente de nos jours, mais parfois les salaires ne suivent pas. Les gens ont de plus en plus de difficulté à boucler leur budget et sont susceptibles d’avoir besoin d’aide. Vous savez, au salaire minimum avec des enfants, les gens arrivent parfois tout juste et peuvent avoir besoin d’aide de temps en temps. Il suffit d’une dépense imprévue pour tout chambouler», évoque-t-elle.

    INCERTITUDE

    À la suite du récent budget provincial, le financement des organismes communautaires a été reconduit pour un an. Mais par la suite, nul ne sait ce qui adviendra.

    «On ne sait pas ce qui va se passer. Nous avions des projets pour répondre aux besoins des familles, qui n’ont pas été reconduits. Nous serons en négociation à l’automne pour reconduire un protocole d’entente pour trois ans. C’est pour cette raison que nous sommes mobilisées en ce moment et que toute la population devrait l’être», confie Renée Lévesque, directrice du CIP. Elle ajoute du même souffle que la population de la région est très généreuse, mais que pour que des organismes comme le Carrefour, qui fournit une aide de première ligne à la population, le gouvernement doit aussi faire sa part pour le financer adéquatement.

    FINANCEMENT

    Supporté financièrement par le gouvernement, la Ville de Rivière-du-Loup, la MRC, la population et plusieurs entreprises de la région, les travailleurs du CIP font des petits miracles avec l’argent à leur disposition, pour le bénéfice des usagers.

    Le Carrefour accepte évidemment les dons de la population, que ce soit en argent ou en denrées alimentaires. Vous pouvez les contacter par téléphone au 418 867-5735, en personne au 9 rue Lafontaine à Rivière-du-Loup, ou via le www.cipriviereduloup.com.


     

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