Edmundston - Trois fervents opposants au projet Oléoduc Énergie-Est étaient de passage à Edmundston hier afin de traiter des risques au projet de TransCanada.

Le trio, composé de la présidente nationale du Conseil des Canadiens, Maude Barlow, un éleveur qui s’est opposé au projet de Keystone XL de TransCanada et un gardien de la baie de Fundy se sont déplacés au centre Maillet afin d'offrir leur opinion sur le sujet.

« Le Canada atlantique est sur le point de prendre une décision majeure : faut‑il mettre la sécurité, l’environnement et les industries du tourisme et de la pêche en péril pour favoriser l’expansion de l’industrie des sables bitumineux de l’Alberta, sachant que le pétrole n’est même pas destiné à notre propre consommation, mais à l’exportation? N’y a-t-il pas d’autres possibilités? » a demandé Mme Barlow. « Les Canadiennes et les Canadiens de l’Atlantique ont déjà fait savoir avec le gaz de schiste qu’une petite poignée d’emplois ne pouvait justifier les risques encourus. Ils peuvent et doivent tenir tête à TransCanada en lui montrant la porte. »
 
L’oléoduc d’exportation Énergie Est de TransCanada acheminerait 1,1 million de barils de pétrole par jour de l’Alberta vers les ports de Cacouna, au Québec, et de Saint John, au Nouveau‑Brunswick. Environ un million de barils de brut lourd sont destinés à l’exportation.
 
Ben Gotschall est un grand éleveur du Nebraska qui s'est opposé à l’oléoduc Keystone XL, un autre projet de TransCanada est venu partager les préoccupations des fermiers et des grands éleveurs, des Premières Nations et des citoyens du Nebraska.
 
« Pour alimenter la cupidité des entreprises, ils bafouent les droits des citoyens. L’oléoduc met en péril nos ressources les plus précieuses », déplore M. Gotschall.  « Nous ne laisserons pas TransCanada violer notre droit de propriété, profaner nos lieux sacrés ou compromettre nos fermes, nos élevages, nos rivières, nos aquifères et nos collectivités. Les citoyennes et les citoyens du Nebraska se sont battus contre Keystone XL avec leurs voisins aux États‑Unis. Nous sommes fiers de faire aujourd’hui front commun et de travailler avec nos amis et voisins du Canada pour faire en sorte qu’ils continuent d’avoir accès à de l’air pur, à une eau saine et à des terres en santé pour les générations à venir. »
 
Selon ces derniers, TransCanada compte exporter du brut lourd, y compris du bitume dilué extrait des sables bitumineux. Contrairement au pétrole classique, le bitume est plus lourd et coule au fond de l’eau, rendant son nettoyage beaucoup plus complexe. À Kalamazoo, au Michigan, l’effort de nettoyage a coûté plus d’un milliard de dollars – et du pétrole reste encore submergé au fond de la rivière.
 
Il y a d’autres options selon Angela Giles, organisatrice de l’Atlantique au Conseil des Canadiens.
 
« Les Canadiennes et les Canadiens de l’Atlantique sont déjà sur la ligne de front des changements climatiques », ajoute Mme Giles, « Nous n’avons pas besoin d’Énergie Est et de tous les risques qu’il comporte pour notre eau et notre climat. Le seul fait de remplir l’oléoduc Énergie Est produirait plus de pollution climatique que celle produite par une seule province de l’Atlantique. Les résidents de l’Atlantique peuvent très bien bâtir un avenir énergétique durable pour la région tout en générant de bons emplois et des emplois verts. »

TransCanada réplique

À la suite de plusieurs informations qui ont été diffusées la semaine dernière concernant notamment, le passage de l'oléoduc près de plusieurs cours d'eau, TransCanada a décidé de réagir.

La compagnie qualifie donc les informations de préjugés à l’égard du projet Oléoduc Énergie-Est.

«Je voudrais profiter de l’occasion pour réagir à ces affirmations, en démontrant le double objectif de TransCanada, qui est de protéger l’environnement tout en contribuant à bâtir des communautés dynamiques et économiquement saines partout au pays », a indiqué Tim Duboyce, représentant chez TransCanada.

Il a notamment martelé que la compagnie s'était engagée à protéger du mieux possible l'environnement, spécialement les cours d'eau, que le projet était véritablement rentable pour tous les Néo-Brunswickois, que le pétrole qui se rendra de l'Ouest canadien jusque dans les Maritimes ne sera pas que destiné à l'exportation et que TransCanada appuie les efforts visant à minimiser les émissions de gaz à effet de serre.