Roméo Bouchard sur les champs de bataille de l’agriculture biologique
KAMOURASKA — Pour marquer la sortie de son livre « Les champs de bataille : histoire et défis de l’agriculture biologique au Québec », l’auteur Roméo Bouchard participera à une rencontre le dimanche 25 mai à 15 h, au Café Côté Est à Kamouraska. Elle sera animée par le comédien, auteur, animateur et résident de Saint-Germain, Christian Bégin.
Malgré son succès d’estime, l’agriculture biologique demeure marginale au Québec, selon M. Bouchard. Néanmoins, avec une douzaine d’entreprises certifiées, le Kamouraska fait bonne figure. C’est le double de ce que l’on retrouve pour l’ensemble de la Gaspésie, observe l’ex-président de l’Union paysanne.
C’est difficile d’implanter une production biologique dans les régions faiblement peuplées et éloignées, reconnaît M. Bouchard.
Comme on ne produit pas de gros volumes, les prix sont de 30 % à 70 % plus élevés pour les aliments biologiques.
À Montréal, ajoute Christian Bégin, il est possible d’adopter une alimentation à 100 % biologique, mais le choix des aliments sera limité.
Les débuts
Roméo Bouchard se souvient des débuts du bio, avec les magasins d’aliments naturels où les produits provenaient essentiellement des États-Unis. Puis est née une volonté d’avoir des produits biologiques du Québec. La filière biologique est encore très forte aux États-Unis, selon M. Bouchard.
L’auteur souligne que 70 % de ce qui est offert ici en produits biologiques vient de l’extérieur. Le même pourcentage d’aliments bios produits ici est destiné à l’exportation faute de pouvoir les transformer.
Selon Roméo Bouchard, 80 % de ce qui se vend en aliments biologiques au Québec se retrouve dans les supermarchés. Le reste est marginal. Les marchés publics sont là surtout pour permettre aux consommateurs d’encourager les producteurs régionaux.
Pour Christian Bégin, l’idéal c’est de manger bio et local en privilégiant les légumes et les fruits de saison.
L’industrie plafonne
Après avoir connu une croissance, l’industrie biologique plafonne au Québec depuis le début des années 2000, explique M. Bouchard. Pourtant, dit-il, « on aurait tout ce qu’il faut au Québec pour faire un développement majeur. » Il y aurait de la place pour de plus grandes entreprises dans le biologique, ajoute-t-il.
Roméo Bouchard souhaiterait voir se créer une chaîne québécoise de magasins d’alimentation biologique au Québec. Une bannière, soutenue par l’État, réservée aux producteurs locaux et régionaux.
D’ailleurs, selon M. Bouchard, ce n’est pas l’écart de prix qui fait que les gens n’achètent pas bio, mais le manque d’accessibilité des produits.
Le 25 mai, les participants pourront échanger avec M. Bouchard, se procurer son ouvrage à un prix de lancement et obtenir une dédicace en prime. Cet article aura servi à mettre la table…
Pour réservation : 418-308-0739 avant le 19 mai.
Collaboration: Maurice Gagnon, leplacoteux.com
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