La fin avril a sauvé la saison des sucres en 2014
Rivière-du-Loup – Comme l’an dernier, il a fallu attendre à la mi-avril avant que les coulées ne se fassent abondantes dans les érablières du Bas-Saint-Laurent. Les acériculteurs de la région n’enregistreront pas de récolte record comme en 2013, mais la saison 2014 aura connu néanmoins un dénouement fort heureux.
La présidente du Syndicat des producteurs acéricoles du Bas-Saint-Laurent/Gaspésie, Sylvie Laliberté, mentionne qu’avec une moyenne de 2,5 livres de sirop à l’entaille, les producteurs de la région s’en tirent très bien. L’an dernier, il s’était produit 2,9 livres à l’entaille pour une production totale de 24 millions de livres de sirop. Cette année, sans que les chiffres soient encore officiels, c’est certainement entre 21 et 22 millions de livres de sirop que les acériculteurs enverront à la Fédération des producteurs acéricoles du Québec.
« C’est mieux que ce qu’on pensait en début d’avril. Contrairement à l’an dernier, il n’y a pas eu de coulée en mars et c’est en avril que tout allait se jouer. »
Mais une fois engagés dans ce mois crucial, rien n’augurait pour les acériculteurs que la saison se conclurait sur une note aussi positive, rappelle-t-elle. « La première semaine d’avril a été médiocre. En fait, les coulées ont été moyennes jusqu’à quelques jours de Pâques. Mais à partir du 15 ou du 16 avril, elles ont été payantes et n’ont jamais arrêté. »
Les érables ont ressuscité et produit dans plusieurs cas un afflux d’une livre ou plus à l’entaille durant le congé pascal. La météo a été largement favorable durant la dernière quinzaine d’avril.
Dans certains secteurs de la région, la saison s’est terminée avant la fin du mois, surtout dans les érablières donnant sur le versant sud. Par contre, dans d’autres coins du territoire, notamment au Témiscouata, les opérations se seront poursuivies jusqu’au premier week-end de mai.
RAREMENT DEUX SAISONS PAREILLES
Rarement deux saisons de production de sirop sont pareilles. Tels sont les aléas de notre climat. Les 625 producteurs de sirop d’érable régis par le syndicat du Bas-Saint-Laurent/Gaspésie avaient, à la conclusion de la saison 2013, enregistré la plus forte moyenne de l’histoire dans la région avec une production de près de trois livres à l’entaille.
La récolte s’annonçait pourtant très moyenne alors qu’on était engagé dans la période cruciale des premiers jours d’avril. On parlait alors d’un rendement estimé à 2,25 livres à l’entaille. Vers le milieu du mois, on n’en était alors qu’au tiers du rendement normal espéré avec un volume de huit millions de livres de sirop produit. Mais comme par magie, la dernière quinzaine d’avril avait été très favorable.
L’an dernier, les acériculteurs québécois ont enregistré une récolte qui a excédé les 120 millions de livres de sirop d'érable, supérieure de plus d’une dizaine de millions à la récolte historique de 2009 qui avait été de 109 millions de livres. Il est d’ores et déjà assuré que la récolte de 2014 ne s’approchera pas de cette année prodigieuse à l’échelle du Québec mais Sylvie Laliberté se réjouit du fait que la moyenne régionale est supérieure à la moyenne du Québec qui gravite autour de 2,25 livres de sirop à l’entaille. On dénombre neuf millions d’entailles au Bas-Saint-Laurent/Gaspésie et la plus forte concentration, comme il se doit, se trouve au Témiscouata, le paradis de l’acériculture sur la planète, avec pas moins de cinq millions.
Chaque année, environ 80 % de la production québécoise de sirop d’érable est acheminée en vrac à la fédération, le reste étant écoulé en vente au détail dans les marchés, épiceries et dépanneurs par le biais d’intermédiaires, ou directement aux consommateurs à l’érablière même ou lors de marchés publics.
1 commentaires