Cacouna – La manifestation de Stop Oléoduc de dimanche qui a mené 450 personnes de l’église de Cacouna jusqu’au port de Gros-Cacouna doit être interprétée comme un cri du cœur de la part de ces gens et organismes qui craignent que des torts irréparables soient commis envers un site d’une grande beauté et un environnement fragile qui est le lieu de reproduction d’une importante colonie de bélugas, de d’autres mammifères marins et d’oiseaux migrateurs.

France Dionne

« Je suis venue à la manifestation en tant que citoyenne de Cacouna où j’habite depuis 25 ans. Je demande à TransCanada pourquoi il est si pressant de faire ces levés au moment où les bélugas mettent bas. L’impact va être mortel car les baleines vont déménager ailleurs. Ces animaux venaient ici avant que l’homme s’installe sur les berges du Saint-Laurent. Quand le port va être aménagé, il va venir trois pétroliers par semaine au port de Cacouna. L’écotoxicologue Émilien Pelletier soulignait vendredi en conférence qu’il s’agit du même groupe d’intérêts qui pilote ce dossier que dans celui du port méthanier en 2006. »

Mikael Rioux

« C’est le plus important projet de pipeline en Amérique du Nord visant l’exportation du pétrole des sables bitumineux. Ces projets suscitent de grandes controverses car ils favorisent l’expansion d’une industrie néfaste pour les générations à venir. On fait mine de nous consulter quand dans les faits les dés sont déjà pipés. Ça démontre bien le mépris de ces multinationales envers les communautés ciblées. »

Christian Bégin

« Ce qui me décourage est de voir à quel point on persévère dans une voie où on ne réfléchit pas, où on se fout des conséquences des gestes posés. On ne guérit pas un drogué en lui donnant une drogue encore plus dure. Je suis consterné d’entendre des commentaires disant que ce n’est pas grave. On fait preuve d’insouciance et de mépris envers les générations à venir. On ne pousse pas assez pour trouver des voies alternatives au pétrole. La promesse des emplois créés ne fait pas le poids vis-à-vis des enjeux réels. »

Martin Poirier

« Ce que je constate est que le gouvernement fédéral veut se débarrasser de ses infrastructures portuaires. Ce serait une belle occasion pour la MRC de Rivière-du-Loup de s’approprier du port de Gros-Cacouna et qu’on empêche une entreprise privée de l’acquérir car on n’aura plus rien à dire par la suite. Le projet de TransCanada représente l’aménagement de 12 citernes géants pouvant contenir chacun 500 000 barils de pétrole. Le ministre Jean D’Amour a le devoir qu’on ne se laisse pas déposséder de nos infrastructures publiques. Oui ça prend de l’emploi mais pas au détriment de Cacouna qui deviendrait une zone industrielle à haut risque. »  

Julie Grant

« Le pipeline doit passer aussi au Témiscouata. Les enjeux sont énormes pour l’environnement avec la production de pétrole à partir des sables bitumineux. Je suis une mère qui s’inquiète pour l’avenir de ses enfants et qui croit à un autre type de développement que celui du pétrole. » 

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