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Le suicide et les téléromans québécois

durée 24 mars 2014 | 12h20
  • Cathy Gagnon
    Par Cathy Gagnon

    journaliste

    Rivière-du-Loup – Au moins trois téléromans ont présenté des suicides dans leurs épisodes au cours des dernières semaines, soit Yamaska et Les Jeunes Loups à TVA ainsi que Trauma sur Radio-Canda. Info Dimanche a contacté le Centre prévention suicide du KRTB afin de mieux comprendre comment la différence dans le traitement du sujet d'un téléroman à l'autre peut influencer la sensibilité des téléspectateurs touchés.

    Dans Les jeunes Loups et Trauma, les suicides étaient crûment démontrés avec des scènes saisissantes. Yamaska ne montrait pas l'acte comme tel.

    « Dans le cas de Yamaska, c'est totalement différent, assure Mélanie Dumont, coordonnatrice du centre. Les auteurs soutiennent la cause et participent depuis deux ans à la Semaine de prévention du suicide. Ce n'est pas tant la façon de montrer le suicide que ce qui en est fait après. Le plus important c'est qu'à la fin des épisodes de Yamaska, ils promouvoient la ligne d'aide 1 866 APPELLE. Ils donnent ainsi une autre alternative aux téléspectateurs qui s'identifient au personnage et rappellent que le suicide n'est pas une option », indique Mme Dumont.

    Elle ajoute aussi que les auteurs de Yamaska ont consulté l'Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) et que, tout au long des émissions, les téléspectateurs verront également les impacts du suicide sur l'entourage.

    « Avant la diffusion de l'épisode, ils ont fait parvenir un communiqué à tous les centres de prévention parce que le nombre d'appels pourrait augmenter. Comme nous ne sommes pas un centre répondant à la ligne d'aide, nous n'en voyons pas vraiment les impacts », indique Mme Dumont. « Mais les émissions de télévisions et les images dans les médias peuvent influencer les personnes qui pensent ou ont déjà pensé au suicide », précise David Rouleau, intervenant au centre. «

    Pratiquement toutes les séries ou les téléromans présentes des scènes de suicide et ce qui est montré est rarement réaliste », souligne Mme Dumont.

    « Lorsqu'on est fragile et que l'on voit ou apprend le suicide de personnages ou de modèles d'hommes ou de femmes auxquels on s'identifie, ou que l'on croit mieux que nous, c'est un peu comme si on nous donnait la permission de passer à l'acte », ajoute Julie Jalbert, également intervenante au centre. « On ne peut pas empêcher les auteurs d'écrire, les journalistes de présenter les nouvelles ni les gens d'accrocher des décorations d'Halloween morbides, comme des images de pendus. C'est pour cette raison qu'il est important d'en parler et de se rappeler qu'il y a de l'aide », renchérit M. Rouleau.

    AIDE

    Au Centre de prévention suicide du KRTB, il y a de l'aide et des outils autant pour les personnes suicidaires que leur entourage et également pour les endeuillés. Un groupe s'adressant aux endeuillés pourraient démarrer en avril et un projet de groupe pour les proches est en réalisation.

    Des rencontres individuelles confidentielles sont aussi offertes. La formation gratuite de Sentinelle est toujours supervisée par le centre. Pour toutes informations ou pour obtenir une rencontre, les personnes peuvent téléphoner au 418 862-9658 et visiter le www.cpsdukrtb.org.

     

    commentairesCommentaires

    4

    • A
      Audrey
      temps Il y a 10 ans
      Personnellement et je dis bien personnellement, j'ai vécu le suicide de près. J'ai perdu mon grand-père de cette façon et de voir toutes ses émissions de télé montrer cette problématique m'a beaucoup boulversé. Je pense que personne ne peut vraiment comprendre toutes les impacts que ce phénomène apporte chez les familles. Et même si les intervenants sont la et dise on comprend ce que vous vivez et bien je dirais ceci: PERSONNE ne peut vraiment comprendre ce que peut vivre les victimes face à un tel acte de la part d'un membre de se famille. Moi je comprends la tentative d'éducation qui se cache derriere tout cela et meme si je lève mon chapeau a tous ceux qui travail dans les centre de préventions et bien laisser moi vous dire que pour ma part je n'y crois pas. Ou du moins pas encore. Je ne sais pas si un jour je parviendrai à pardonner pour les gestes posés mais chose sur jamais je n'oublierai toute la douleur qui m'habite depuis qu'il est parti. Et ça, je crois qu'aucun téléroman ne pourra jamais refléter ce sentiment....
    • S
      Soledad
      temps Il y a 10 ans
      J'ai également communiqué avec 2 centres à Montréal suite à ces émissions car cela m'a vraiment interpellé. C'est aberrant s'enlever la vie c'est un geste irrémédiable et si triste. et je ne peux comprendre que le centre d'intervention du suicide on appuyé le départ de ces personnes. Dans la vie il y a des épreuves mais on doit demander de l'aide pour s'en sortir pourquoi ne pas avoir mis plus d'efforts pour démontrer ce volet. Pour ma part je trouve que c'est banalisé le fait de s'enlever la vie quand on voit cela dans plusieurs émissions ....Je suis bien d'accord que ça ne doit pas être un sujet tabou mais pratiquement en arriver à cette fin à toutes les émissions dernièrement c'est beaucoup trop......normalement je n'écoute pas les émissions violentes mais là c'est arrivé tellement subitement et j'en ai assez vu pour être choqué. je n'en vois aucunement le côté positif. Merci pour votre article.
    • P
      Pierre
      temps Il y a 10 ans
      pourquoi parler du suicide et de permettre l acte. je crois que c'est le banaliser. On n'aurait du nous présenter la situation et nous amené la solution d'aller chercher l'aide et le support. On nous dit que le suicide n'est pas la solution.
    • C
      Coluchon
      temps Il y a 10 ans
      Le phénomène s'apparente aux sexe dans nos films.
      Si on n'en parle pas, les producteurs vont craindre de ne pas intéresser les cinéphiles.
      Des téléromans pour consommation rapide; voilà ce qu'ils sont devenus aujourd'hui ou des sujets faciles pour gens incapables de se concentrer.
      On se veut à la mode, mais on a jamais été aussi rétrograde qu'aujourd'hui.
      Des sujets subtils traitant de choses faisant appel à l'intelligence, il semble qu'on ne connait plus.
      Faut-il être déshabillé ou suspendu au bout d'une corde pour être compris?
      Méchante société d'attardés que nous sommes!
      Vous savez! Un mal voyant ne voit pas mieux qu'un aveugle et à vouloir plaire à tout le monde, on ne plait à personne.
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