Le suicide et les téléromans québécois
Rivière-du-Loup – Au moins trois téléromans ont présenté des suicides dans leurs épisodes au cours des dernières semaines, soit Yamaska et Les Jeunes Loups à TVA ainsi que Trauma sur Radio-Canda. Info Dimanche a contacté le Centre prévention suicide du KRTB afin de mieux comprendre comment la différence dans le traitement du sujet d'un téléroman à l'autre peut influencer la sensibilité des téléspectateurs touchés.
Dans Les jeunes Loups et Trauma, les suicides étaient crûment démontrés avec des scènes saisissantes. Yamaska ne montrait pas l'acte comme tel.
« Dans le cas de Yamaska, c'est totalement différent, assure Mélanie Dumont, coordonnatrice du centre. Les auteurs soutiennent la cause et participent depuis deux ans à la Semaine de prévention du suicide. Ce n'est pas tant la façon de montrer le suicide que ce qui en est fait après. Le plus important c'est qu'à la fin des épisodes de Yamaska, ils promouvoient la ligne d'aide 1 866 APPELLE. Ils donnent ainsi une autre alternative aux téléspectateurs qui s'identifient au personnage et rappellent que le suicide n'est pas une option », indique Mme Dumont.
Elle ajoute aussi que les auteurs de Yamaska ont consulté l'Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) et que, tout au long des émissions, les téléspectateurs verront également les impacts du suicide sur l'entourage.
« Avant la diffusion de l'épisode, ils ont fait parvenir un communiqué à tous les centres de prévention parce que le nombre d'appels pourrait augmenter. Comme nous ne sommes pas un centre répondant à la ligne d'aide, nous n'en voyons pas vraiment les impacts », indique Mme Dumont. « Mais les émissions de télévisions et les images dans les médias peuvent influencer les personnes qui pensent ou ont déjà pensé au suicide », précise David Rouleau, intervenant au centre. «
Pratiquement toutes les séries ou les téléromans présentes des scènes de suicide et ce qui est montré est rarement réaliste », souligne Mme Dumont.
« Lorsqu'on est fragile et que l'on voit ou apprend le suicide de personnages ou de modèles d'hommes ou de femmes auxquels on s'identifie, ou que l'on croit mieux que nous, c'est un peu comme si on nous donnait la permission de passer à l'acte », ajoute Julie Jalbert, également intervenante au centre. « On ne peut pas empêcher les auteurs d'écrire, les journalistes de présenter les nouvelles ni les gens d'accrocher des décorations d'Halloween morbides, comme des images de pendus. C'est pour cette raison qu'il est important d'en parler et de se rappeler qu'il y a de l'aide », renchérit M. Rouleau.
AIDE
Au Centre de prévention suicide du KRTB, il y a de l'aide et des outils autant pour les personnes suicidaires que leur entourage et également pour les endeuillés. Un groupe s'adressant aux endeuillés pourraient démarrer en avril et un projet de groupe pour les proches est en réalisation.
Des rencontres individuelles confidentielles sont aussi offertes. La formation gratuite de Sentinelle est toujours supervisée par le centre. Pour toutes informations ou pour obtenir une rencontre, les personnes peuvent téléphoner au 418 862-9658 et visiter le www.cpsdukrtb.org.
4 commentaires
Si on n'en parle pas, les producteurs vont craindre de ne pas intéresser les cinéphiles.
Des téléromans pour consommation rapide; voilà ce qu'ils sont devenus aujourd'hui ou des sujets faciles pour gens incapables de se concentrer.
On se veut à la mode, mais on a jamais été aussi rétrograde qu'aujourd'hui.
Des sujets subtils traitant de choses faisant appel à l'intelligence, il semble qu'on ne connait plus.
Faut-il être déshabillé ou suspendu au bout d'une corde pour être compris?
Méchante société d'attardés que nous sommes!
Vous savez! Un mal voyant ne voit pas mieux qu'un aveugle et à vouloir plaire à tout le monde, on ne plait à personne.