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Les limites de la Terre

durée 17 juin 2012 | 11h05
  • Rivière-du-Loup - Si nos écosystèmes ou bien le climat tels que nous les avons connus, avaient dépassé un point de non-retour, en serions-nous conscients? Verrions-nous des signaux d’alerte impossibles à nier? Quels sont ces fameux points de non-retour?

    Depuis la parution de deux études la semaine dernière, l'une de l’ONU (GEO-5) et l’autre dans Nature, qui concluent que la Terre approche de ses limites, au point de mettre en jeu la santé des populations humaines, les débats vont bon train sur les façons d’associer cela aux engagements que les gouvernements prendront —ou non— lors du sommet international sur l’environnement, qui commence à Rio le 20 juin.

    Dans le coin droit: ceux qui rappellent Halte à la croissance (The Limits to Growth), le rapport de 1970 qui avait pour la première fois souligné les dangers d’une exploitation sans retenue des ressources de notre planète, et qui, prétendent aujourd’hui ses critiques, se serait révélé alarmiste. Dans le coin gauche: ceux qui disent qu’au contraire, Halte à la croissance avait tout vrai —et qu’il avait seulement été un peu en avance sur son temps.

    Quelles sont ces limites à la croissance?

    On appelle «tipping points» en anglais ces points de basculement ou ces seuils de tolérance —certains scientifiques en comptent neuf— au-delà desquels les dommages deviennent irréversibles: le système s’emballe et il pourrait s’écouler des siècles, voire des millénaires, avant qu’il ne revienne à une situation d’équilibre. Par exemple: le niveau d’acidification des océans. Le cycle de l’azote et du phosphore dans le sol. La perte de biodiversité.

    Le plus connu de ces seuils, c’est la quantité de dioxyde de carbone (CO2) dans l’air.
    Le problème de ces seuils, c’est qu’ils sont tous plus ou moins théoriques. On sait qu’ils existent, mais à l’échelle de la planète, on est incapable de les pointer avec précision... tant qu’on ne les aura pas franchis!

    Ainsi, le taux de CO2 dans l’air que la prudence enjoint de ne pas dépasser: devrait-il être de 350 parties par million (PPM), de 450 ou de 500? Pendant les 10 000 dernières années, nous étions à 280 PPM. Nous sommes aujourd’hui à 395 (dans l’Arctique, 400) et ça va continuer d’augmenter pendant au moins 50 ans, même si nous commencions aujourd’hui un virage radical vers les énergies propres.

    Vidéo (anglais)


    Deux études ont donc relancé ces discussions la semaine dernière. L’une est un rapport de l’ONU, GEO-5, sur les «capacités limites» de la Terre. L’autre est parue le 7 juin dans Nature. Signée par 22 éminents biologistes et écologistes, elle énumère les «signaux d’alerte» habituels, comme la fonte des glaces de l’Arctique; ou le fait que nous ayons déjà converti 43% des terres «libres de glace» en zones agricoles, ce qui n’est pas loin de la limite théorique (50%); et bien sûr, la dégradation des écosystèmes: jusqu’à 30% des espèces de mammifères seront menacées d’extinction avant la fin du siècle.
    Les 22 auteurs pointent en parallèle des impacts déjà connus, en suggérant qu’ils puissent être des signes avant-coureurs: l’effondrement de la pêche à la morue dans l’Atlantique nord; et l’épidémie d’un insecte, le dendroctrone du pin, qui dévaste les forêts des montagnes de l’ouest des États-Unis.

    Les chercheurs sont conscients qu’ils seront à leur tour taxés d’alarmistes par «ceux qui refusent de voir les signaux» et ils n’avancent pas de solutions pour faire avancer le dialogue —à part l’importance d’accumuler encore plus de données, dans l’espoir que, là aussi, il y ait un point de basculement. Dans les mots de l’auteur principal, Anthony Barnosky, de l’Université de Californie à Berkeley:

    Nous devons vraiment penser en terme de points de basculement planétaires, parce que même les régions de la Terre que nous ne perturbons pas directement pourraient être sujettes à des changements majeurs. Et la raison principale, c’est la croissance de la population humaine et la quantité de ressources que chacun de nous utilise.

    L’étude est un texte parmi plusieurs autres publiés le 7 juin par Nature en prévision du sommet Rio + 20. L’un d’eux revient par exemple sur les promesses mises sur la table à Rio, il y a 20 ans: qu’en est-il resté, quelles actions ont été entreprises et quelles furent les conséquences des actions qui n’ont pas été entreprises?

    Source : Agence Science-Presse


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