Rivière-du-Loup – Édith Lévesque se sent actuellement comme sur un nuage avec bonne raison puisqu'elle a obtenu il y a quelques semaines son brevet de pilote privée. Elle devient ainsi la première femme de Rivière-du-Loup à obtenir son brevet depuis le début des années 80.

« Je ne le réalise pas encore tout fait, exprime en souriant Mme Lévesque. Ça veut dire que je peux partir avec mon avion quand ça me plait et partager toutes les beautés que je vois là-haut avec mon entourage. C'est vraiment merveilleux! »

Le parcours pour arriver au brevet est rigoureux. Erwann Celton, pilote professionnel, a été son instructeur de vol. « C'était pas facile, il y a bien des soirs où je revenais fâchée à la maison. J'avais envie de tout abandonner. Je me demandais dans quoi je m'étais embarquée. Erwann m'a beaucoup aidée, il me motivait. Je voulais aller jusqu'au bout, être un modèle de persévérance pour mes enfants. Et j'y suis arrivée », souligne fièrement Mme Lévesque.

50 HEURES DE COURS, 75 HEURES DE VOL

Elle est passée à travers de 50 heures de cours théoriques, suivis de périodes d'études intenses à la maison tout en prenant des leçons de vol mettant en pratique la théorie vue pendant les cours. Soixante-quinze heures de vol, dont 20 heures avec l'instructeur, sont nécessaires pour avoir accès à l'examen. Les cours théoriques couvrent tous les aspects du pilotage, partant des principes de base de l'aviation, la météo, les droits aériens et autres. Elle a également acquis un avion en copropriété avec deux autres élèves, répartissant ainsi les coûts.

« D'abord, je devais réussir en trois heures un examen écrit de 100 questions. Je devais passer un prétest en vol avec un instructeur en chef et puis l'examen de vol supervisé par Transport Canada. Je n'ai jamais été aussi nerveuse à un examen qu'à celui-là et pourtant j'ai un baccalauréat », raconte Mme Lévesque, qui a vécu cette formidable expérience tout en occupant un emploi à temps plein.

LA PIQÛRE DU PILOTAGE

Pourquoi avoir opté pour ce loisir? Étrangement, Mme Lévesque est la conjointe de Martin Hivon, propriétaire d'Aviation MH. Ça explique tout, vous dites? Peut-être, mais encore, puisque ça fait plus de 20 ans qu'ils sont mariés et qu'elle vit dans le milieu de l'aviation. Même leur fils a déjà son brevet de pilote.

« C'est peut-être une folie de la crise de la quarantaine, c'est peut-être une prise de conscience que la vie est tellement courte qu'il ne faut pas en gaspiller un instant et la vivre à 100 %. Mais quoi qu'il en soit, c'est une gageure que mon mari m'a lancée un soir. Se doutait-il alors que j'allais jouer le jeu? Peut-être », pense-t-elle. Quoi qu'il en soit, elle avoue avoir été piquée dans son orgueil et, en même temps, d'avoir attraper la piqûre du pilotage.

POURSUIVRE SA PASSION

Est-ce que l'histoire s'arrêtera-là? Bien sûr que non. Édith Lévesque souhaite suivre le cours de spécialisation de vol de nuit qui lui permettrait de voler à tout moment. Et ce n'est pas tout puisque M. Hivon lui a lancé un autre défi qu'elle souhaite relever, celui de suivre des cours de voltige aérienne avec lui. En effet, Aviation MH est la seule compagnie au Canada et au Québec à offrir des vols d’introduction à l’acrobatie aérienne, pour tous. Cette fois, Mme Lévesque volera au-dessus et autour des nuages.

Selon M. Hivon, Johanne Guérette, infirmière maintenant à la retraite, est la dernière femme à Rivière-du-Loup à avoir obtenu son brevet au début des années 80. Il n’y aurait pas de raison précise qui ferait qu’aussi peu de femmes pratiquent ce loisir qui, toujours selon M. Hivon, n’est pas plus dispendieux que de faire de la moto, ajoutant qu’il s’agit du moyen de transport le plus sécuritaire au monde. Y aura-t-il d’autres adeptes féminines qui se manifesteront sous peu?