Rivière-du-Loup – En entrevue le 23 juillet dernier, les bénévoles au Comité d'accompagnement La Source, Raymonde et Christiane, ainsi que la coordonnatrice Sylvie Chevalier, ont généreusement accepté de briser le sceau de la confidentialité, en accord avec Thérèse et Nadine, afin que les lecteurs d’Info Dimanche comprennent mieux la nature de leurs interventions.

Raymonde et Christiane se décrivent comme des travailleuses de l'ombre, oeuvrant dans cette confidentialité qui soutient toutes leurs actions par respect de la personne malade et de sa famille. « Nous sommes conscientes d'entrer dans l'intimité des gens et nous le faisons avec bienveillance », indique Christiane. C'est avec la confiance que des liens se tissent.

LA FORMATION ET L’EXPÉRIENCE

Depuis que La Source existe, c’est-à-dire depuis maintenant 25 ans, la formation des bénévoles est un gage de confiance important pour les malades et leur entourage. Chaque bénévole doit donc réussir une formation pointue de 30 heures étalée sur 10 semaines ainsi que deux stages, un à domicile et l'autre en milieu hospitalier.

« Les personnes en fin de vie ont besoin de raconter et de confier des choses qu'elles n'oseraient pas dire aux membres de leur famille, de crainte que ces derniers ressentent trop d’émotions ou de tristesse. Le fait de se confier leur enlève beaucoup de pression et elles se sentent mieux après. Souvent, pendant ce temps, les malades ont oublié leurs souffrances », racontent  Christiane et Raymonde.

« Avec nos formations continues et l'expérience qu'on accumule, nous développons des trucs pour guider les gens dans les étapes à vivre pour se préparer à mourir sereinement. Nous n’avons pas les solutions et nous ne savons pas tout mais nous pouvons les soutenir, soulève Raymonde. Il ne faut surtout pas croire que notre travail est triste et pénible, au contraire. Moi, ça me fait mieux apprécier la vie dans tous ses petits plaisirs et je suis si heureuse d'avoir la santé. Nous faisons la différence pour ces familles. Et quand nous vivons une situation plus délicate, nous pouvons toujours nous référer à notre coordonnatrice qui nous supporte professionnellement », ajoute-t-elle.

UNE HISTOIRE SPÉCIALE

Plusieurs points rendent l'histoire de Nadine et Thérèse très particulière. « C'est plutôt rare que la fille accueille directement chez elle sa mère et encore plus rare que nous puissions intervenir aussi rapidement dans un dossier. Souvent, les gens attendent  beaucoup trop longtemps pour demander notre support au quotidien », soulève Mme Chevalier.

« Je pense que les gens attendent parce qu'ils ont peur de la mort et que de faire appel à nous, c'est d'admettre qu'ils vont mourir à plus ou moins court terme, confie Christiane. Dès le départ, Mme Thérèse était facile d'approche et aimait rire. On sentait qu'elle nous faisait confiance. C'est une femme sensible et chaleureuse », souligne cette dernière.

« Il nous fait plaisir de supporter Nadine et sa famille afin qu’ils puissent vivre sereinement cette expérience de vie et malgré tout d’en ressortir grandis », observe Mme Chevalier.