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Ma première messe de minuit

durée 22 décembre 2020 | 15h39
  • Info Dimanche
    Par Info Dimanche

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    Info Dimanche a invité ses lecteurs à raconter l'un de leurs Noëls. Nous publions ici l'un des textes reçus.

    Par Marie Pelletier, Rivière-du-Loup

    À peine j’avais 4 ou 5 ans, tout au fond de moi, scintillait dans ma tête le mot Fête, et spécialement Noël.

    Fêter la naissance de l’enfant Jésus est une occasion pour ma famille de faire revivre des traditions bien ancrées dans les coutumes religieuses des canadiens français.
    Dès le temps de l’Avent, il était recommandé de se préparer en s’imposant des petits renoncements, selon notre générosité. Signes annonciateurs de Noël, l’austérité du quotidien était remplacée par le tireur des préparatifs.

    Mon père faisait boucherie, maman s’activait au ménage. Il convenait d’entrer dans le temps des Fêtes avec une maison propre, rangée et ordonnée. Elle cuisinait des plats hors de l’ordinaire: tourtières, cretons, tartes, beignes, gâteaux et autres gâteries.
    Autrefois, chez les familles, les enfants recevaient des étrennes dans leur bas, ma mère prenait le soin d’étendre un bas à la tête de notre couchette la veille de Noël, spécifiant que si nous n’avions pas été gentils tout au long de l’année, nous n’aurions pas de cadeaux.

    Aussi, comme condition, il fallait se dépêcher à dormir, sinon le Père Noël ne viendrait pas. Comme j’étais la dixième d’une famille de quinze enfants, j’étais choyée par mes parents et mon frère aîné qui était mon parrain.

    Je me souviens très bien qu’au Noël de mes 5 ans, j’avais reçu une belle poupée, ma première poupée. J’en étais si heureuse, une vraie poupée! Avec une tête et des bras en porcelaine. C’est aussi à cette année très particulière que mon père m’avait promis de m’emmener à la messe de minuit. Ce moment de bonheur tant attendu arrive enfin. Emmitouflés dans nos manteaux, bonnets et foulards de laine, nous montions dans la carriole, attelée à un cheval. Recouverts d’une grande couverte de mouton, doublée d’étoffe, nous quittions la maison vers 10 h du soir, car notre demeure se trouvait à 2 1/2 milles du village. L’air est froid, le ciel étoilé, mystère de cette nuit où s’incarnait, il y a deux mille ans, le Sauveur du monde.

    D’autres familles se joignaient à nous et formaient un cortège de voitures qui avançaient au son des grelots. Toute émerveillée, je scrute le ciel. Les étoiles dansaient sur le parvis de la voûte céleste.

    Arrivés à l’église, nous nous retrouvions enfin sur notre banc, dans la pénombre, mes grands yeux observaient le décor de l’église. Les blanches banderoles brodées de fil d’or forment un dais d’honneur au-dessus de l’autel. Devant le tabernacle, un voile blanc magnifiquement orné remplace le violet des dimanches de l’Avent. Pour rappeler la naissance de Jésus, une étable représentait la grotte de Bethléem. Sur la paille fraîche, l’âne et le boeuf réchauffent le berceau encore vide. Marie et Joseph, à genoux, silencieux, attendent le nouveau né.

    À minuit, l’église est remplie de la nef au jubé. Le choeur de chant entonne le « Minuit Chrétien ». Une joie contenue flotte sur l’assistance. Mes yeux s’agrandissent de plaisir lorsque je vois les enfants de choeur. Revêtus de soutanes rouges et de surplis blanc, ils s’avancent, en portant dans un panier recouvert de satin, l’enfant Jésus.
    Une vive émotion me fait tressaillir. Arrivé au pied de la crèche, le célébrant s’approchant du berceau, y dépose le petit Jésus. Il est né le divin enfant, jouez hautbois, résonnez musette…!

    J’imagine que le ciel, dont ma mère a tant parlé et vanté les douceurs, ressemble à cette nuit de Noël.

    La grande messe terminée, commence la messe de l’aurore, suivie de celle du jour, ces deux dernières beaucoup plus courtes et dites à voix basse, la chorale change des cantiques de Noël d’antan: « Les anges dans nos campagnes », « D’où viens-tu bergère? », « Dans cet étable », etc. Peu habituée à passer une nuit blanche, je me retrouve à 3 heures du matin à la porte de notre maison. Épuisée par l’émotion et le manque de sommeil, j’entre sous mes chaudes couvertures de laine et je m’endors, bercée par les douces mélodies des anges.

     

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